Quelle leçon doit-on tirer du tremblement de terre
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
La Trêve De Houdaybiya
LE RÊVE DU PROPHÈTE
Le Messager d’Allah fit un rêve dans lequel il se voyait entrer à la Mecque en toute sécurité et tourner autour de la Maison Sacrée, i.e. la Ka’bah, mais rien n’indiquait à quel moment aurait lieu ce pèlerinage. C’était un rêve authentique, émanant de son Seigneur, qui finit par se réaliser éventuellement. Lorsqu’il le raconta à ses compagnons, ils ne se sentirent plus de joie.
Ils aimaient tous profondément la Mecque et son sanctuaire. L’accès à ces lieux leur était depuis longtemps refusé, mais ils n’avaient jamais cessé d’y penser. Durant toutes ces années, ils avaient ardemment désiré y retourner pour accomplir un pèlerinage et ils pensaient constamment au jour où leur rêve se réaliserait. Les Mouhajirines étaient plus particulièrement habités de ce désir, car la Mecque était leur ville natale où ils avaient grandi et vécu jusqu’à ce qu’ils soient forcés de la quitter. Dès que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) eut raconté son rêve à ses compagnons, ils commencèrent à faire leurs préparatifs pour le pèlerinage. Ils étaient si enthousiastes à cette perspective qu’ils étaient convaincus qu’ils iraient à la Mecque cette même année. Ils acceptèrent presque tous d’accompagner le Prophète et très peu restèrent en arrière.
LE VOYAGE À LA MECQUE
C’est au cours du mois de Dhoul al-Q’adah de la sixième année de l’hégire que le Messager d’Allah décida de se rendre à la Mecque pour accomplir la ‘Oumra, ou petit pèlerinage. Il n’avait cependant aucune intention d’accomplir le Hajj. Faisant un détour par les ravins des montagnes, il arriva près de la Mecque et installa son camp à Houdaybiya. Mille quatre cents compagnons voyageaient avec lui; ils avaient emmené avec eux de nombreux animaux dans le but d’en faire le sacrifice, de façon à ce que tout le monde comprenne qu’ils ne venaient pas faire la guerre, mais seulement visiter la Ka’bah.
Le Messager envoya en éclaireur un homme de Khouza’a afin de connaître la réaction de Qouraish suite à leur arrivée. Lorsqu’il atteignit Ousfan, l’éclaireur revint et lui rapporta qu’un homme de Ka’b bin Louayy avait rassemblé une imposante armée de guerriers nomades pour surveiller la progression des musulmans vers la Mecque. Le Prophète décida de poursuivre sa route malgré tout. Mais lorsqu’il atteignit la partie de la vallée de la Mecque qui descend en pente, sa chamelle, nommée Qaswa, s’agenouilla et refusa de se relever. Les hommes qui l’entouraient se mirent à bredouiller: «Qaswa refuse de se relever! Qaswa refuse de se relever!» Mais le Prophètedit: «Qaswa ne refuse pas de se relever, car ce n’est pas dans sa nature de se comporter ainsi. C’est Celui qui a retenu les éléphants[4] qui la retient. Je jure par Celui qui tient mon âme entre Ses mains que s’ils me suggèrent quoi que ce soit relatif au respect dû à Allah et qu’il me demandent de faire preuve de bienveillance, j’accéderai certainement à leur requête.» Puis il réprimanda sa chamelle, qui se releva aussitôt mais qui changea de direction et se dirigea vers Houdaybiya. Elle s’arrêta près d’une halte située dans une étendue au bout de laquelle se trouvait un fossé contenant un tout petit peu d’eau. Certaines personnes se plaignirent de la soif au Prophète. Il retira une flèche de son carquois et dit à l’un d’eux de la tirer dans le fossé. L’eau jaillit immédiatement et chacun put se désaltérer.
UNE MISE À L’ÉPREUVE
‘Outhman bin ‘Affan se rendit alors à la Mecque et transmit le message du Prophète à Abou Soufyan et aux autres leaders de Qouraish. Après avoir entendu le message, ils dirent: «Si tu veux aller au sanctuaire, tu peux y aller.» Mais ‘Outhman répondit: «Je n’en ferai rien tant que le Prophète ne l’aura fait lui-même après en avoir reçu l’autorisation.»
LE PACTE DE RIDHWAN
Les musulmans, de leur côté, attendaient avec impatience le retour de ‘Outhman. Comme il tardait à revenir, ils s’imaginèrent qu’il avait été tué par Qouraish. Ils en firent part au Messager d’Allah , qui leur demanda de faire le vœu de venger la mort de ‘Outhman. Ils se rassemblèrent tous autour du Messager . Sous l’ombre d’un arbre, le Messager reçut le serment de chacun, un par un, et lorsque tous furent passés devant lui, il frappa ses mains ensemble et dit: «Ceci est le serment que je fais au nom de ‘Outhman.»C’est ainsi que, à l’ombre d’un acacia, fut conclu le pacte de Ridhwan dont le Coran parle en ces termes:
«Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs et a fait descendre sur eux la quiétude. Et Il les a récompensés par une victoire proche.» (Coran, 48:18)
POURPARLERS, CONCILIATION ET ACCORD
L’impasse persistait toujours lorsque, dans le but de la dénouer, Boudayl bin Warqa’, de la tribu de Khouza’a, apparut tout à coup en compagnie de membres de sa tribu. Il demanda au Messager : «Pour quelle raison êtes-vous venus ici?». «Nous sommes venus ici», répondit ce dernier, «dans le but de faire la ‘Oumra». Puis il poursuivit: «Les gens de Qouraish sont déjà complètement épuisés par les guerres. S’ils acceptent, je ferai la paix avec eux pour une période de temps déterminée, en échange de quoi ils nous céderont le passage, à mes compagnons et à moi. S’ils décident d’embrasser l’islam à leur tour, ils seront accueillis à bras ouverts. Mais si aucune autre solution que la guerre ne leur paraît acceptable, alors par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, je les combattrai jusqu’à ce que je sois décapité ou qu’Allah donne la victoire à Sa religion.»
Boudayl bin Warqa’ communiqua à Qouraish les propos du Messager. Ourwa bin Masoud al-Thaqafi, qui était présent, conseilla à Qouraish d’accepter la proposition du Prophète , car elle lui apparaissait plus que raisonnable. Il proposa également d’aller lui-même rencontrer le Prophète, ce que Qouraish s’empressa d’accepter. Ourwa alla donc le voir pour discuter de cette affaire avec lui. Tandis qu’il était près de lui, il observa attentivement le comportement des musulmans envers leur chef. Il remarqua que si le Messager d’Allah crachait, ses compagnons se précipitaient pour recevoir sur leurs mains sa salive et s’en frotter le visage. S’il demandait quoi que ce soit, c’était à qui le lui apporterait le premier. S’il faisait ses ablutions, ils se disputaient l’eau qu’il avait utilisée. Et s’il parlait, ils l’écoutaient tous avec grande attention et nul n’osait le regarder droit dans les yeux. Lorsque Ourwa retourna voir les leaders de Qouraish, il dit: «J’ai visité les cours des rois et j’ai vu les splendeurs de César, de Chosroes et de Négus. Mais jamais je n’ai vu de roi plus révéré que ne l’est Mohammed de ses compagnons.» Il leur rapporta les détails de sa discussion avec le Messager et leur réitéra son conseil d’accepter sa proposition.
LE TRAITÉ DE PAIX
Durant ce temps, un homme de Bani Kinana, Mikraz bin Hafs, arriva à la Mecque. Il confirma les informations rapportées à Qouraish par les émissaires précédents; ils décidèrent donc d’envoyer Souhayl bin ‘Amr pour de négocier les termes du traité. Dès que le Prophète le vit arriver, il dit: «Le fait qu’ils envoient cet homme semble signifier qu’ils veulent faire la paix.» Il demanda également à ce que l’on prépare le traité.
PRUDENCE ET MODÉRATION EXEMPLAIRES
Le Messager d’Allah fit venir ‘Ali et lui dit d’écrire: «Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux…». Souhayl protesta immédiatement: «Je n’admets pas le terme «Miséricordieux»; écrivez plutôt ce qui est d’usage.» Alors le Prophète dit à ‘Ali: «Écris: en Ton nom, ô Allah.» Certains musulmans élevèrent des objections: «Non! Nous devons écrire: au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux.» Mais le Prophète dit à nouveau: «Écris: en Ton nom, ô Allah.»
Puis il demanda à ‘Ali d’écrire: «Voici ce que Mohammed, le Messager d’Allah, a décidé.» Encore une fois, Souhayl protesta: «Je jure par Allah que si nous t’avions reconnu comme Messager d’Allah, nous ne t’aurions pas chassé de Sa Maison ni ne t’aurions combattu. Écrivez plutôt: Mohammed bin ‘Abdallah.» «Même si tu ne crois pas en moi, je suis bel et bien le Messager d’Allah», répondit le Prophète; mais il demanda à ‘Ali d’effacer ce qu’il venait d’écrire. «Par Allah, j’en suis incapable», répondit ce dernier. Le Messager lui demanda de lui indiquer les mots qui devaient être effacés (car il ne savait pas lire); il les lui indiqua et le Messagerles effaça lui-même.
LE TRAITÉ
Le Messager se mit ensuite à dicter les clauses du traité: «Selon cet accord, Qouraish n’aura pas le droit d’interdire le passage aux musulmans qui voudront se rendre à la Maison d’Allah et devra leur permettre d’y circuler librement.» Souhayl souleva une objection: «Je crains que les Arabes disent que nous avons été trop souples avec vous en acceptant cette clause. Vous pourrez circuler librement autour de la Ka’bah l’an prochain.» Le Prophète accepta d’inclure cette clause au traité.
Enhardi, Souhayl dit alors: «Si l’un des nôtres trouve refuge auprès de toi, il nous sera retourné même s’il a adopté ta religion.» Les musulmans bondirent: «Quoi?! Comment pouvons-nous vous renvoyer un homme après qu’il soit venu, en tant que musulman, chercher refuge auprès de nous?» Tandis que la dispute se poursuivait, Abou Jandal bin Souhayl (le fils de Souhayl) apparut soudain, enchaîné. Il venait de s’enfuir de la Mecque et avait fait tout le chemin jusqu’au Messager , s’étranglant dans ses fers sur la route rocailleuse.
Souhayl ne perdit pas de temps. Il dit aussitôt: «Mohammed, voici le premier homme que je te demande de rendre en vertu du traité.» Le Messager répondit: «Mais le traité en question est encore en cours de rédaction!» Énervé, Souhayl s’écria: «Et bien si c’est comme cela, je ne suis prêt à conclure aucun accord avec vous!» Le Messager lui demanda: «Laisse-le aller, pour me faire plaisir.» Mais Souhayl refusa. Il dit: «Je ne le laisserai pas partir, même pour te faire plaisir.» Alors le Messager répondit: «Et bien fais ce que tu veux.» Toujours en colère, Souhayl répliqua: «Je n’ai rien à faire.»
Peiné d’entendre cela, Abou Jandal dit, d’un ton plaintif: «Je suis venu à toi en tant que musulman et on me renvoie aux polythéistes. Ne vois-tu pas ce qu’ils me font endurer?» En effet, Abou Jandal avait été sévèrement torturé pour avoir embrassé l’islam. Le Prophète fit comprendre à Abou Jandal qu’il ne pouvait pas aller à l’encontre du traité qu’il venait de conclure et, sympathique à son sort, lui enjoignit la patience en lui promettant qu’Allah allait bientôt lui fournir un moyen de s’échapper.
Il rendit donc Abou Jandal à son père, comme ce dernier l’avait demandé. Le traité conclu entre les musulmans et Qouraish stipulait que les deux parties observeraient une trêve de dix ans, de façon à ce que les hommes puissent vivre en paix. Aucune des deux parties ne devrait initier les hostilités de quelque façon que ce soit.
Une autre condition du traité stipulait que si un membre quelconque de Qouraish venait voir le Prophète sans avoir au préalable obtenu la permission d’une personne détenant une autorité sur lui, il serait retourné à Qouraish. Mais si une personne quelconque parmi celles qui se trouvaient avec le Prophète décidait de joindre les rangs de Qouraish, elle ne serait pas retournée aux musulmans.
Enfin, selon une autre clause, quiconque voudrait prendre un engagement envers le Prophète ne pourrait être empêché de le faire et de la même façon, quiconque voudrait prendre un engagement avec Qouraish serait libre de le faire.
LA FOI MISE À L’ÉPREUVE
Les clauses du traité et l’obligation dans laquelle ils se voyaient de rebrousser chemin sans avoir pu accomplir la ‘Oumra avaient plongé les musulmans dans une profonde dépression. Ils avaient peine à croire que le Messager ait pu accepter des conditions en apparence si ignominieuses. Ils étaient terriblement consternés. Ne pouvant plus garder le silence, ‘Omar s’approcha d’Abou Bakr et lui demanda: «Le Messager ne nous avait-il pas dit que nous allions visiter la Maison d’Allah et tourner autour?» «Oui», répondit Abou Bakr, très calme, en regardant dans les yeux son ami en colère, «mais t’a-t-il dit que tu irais visiter la Maison d’Allah et circuler autour cette année-ci?»
Après la conclusion du traité, le Messager d’Allah sacrifia les animaux et se rasa le crâne. Les musulmans, déprimés et abattus, restèrent d’abord immobiles, mais lorsqu’ils le virent accomplir ces rituels, ils l’imitèrent et sacrifièrent à leur tour leurs animaux avant de se raser la tête.
UNE VICTOIRE ÉCLATANTE
Le Prophèteleva ensuite le camp et reprit le chemin de Médine. En cours de route, Allah lui confirma que la trêve de Houdaybiya était en fait une victoire éclatante:
«En vérité, Nous t’avons accordé une victoire éclatante afin qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’Il parachève sur toi Son bienfait, te guide sur une voie droite et te donne un puissant secours. (Coran, 48:1-3)
‘Omar demanda au Prophète : «Est-ce une victoire, ô Messager d’Allah?» «Oui», répondit ce dernier.
ÉCHEC OU SUCCÈS?
Peu après le retour du Prophète à Médine, Abou Basir ‘Outba bin Ousayd quitta Qouraish et s’enfuit à Médine. Deux émissaires de Qouraish, chargés de le ramener, arrivèrent peu après. Ils rappelèrent au Messager les conditions qu’il avait acceptées et ce dernier leur remit sans tarder Abou Basir. Mais sur le chemin du retour, celui-ci déjoua la vigilance de ses gardes et s’enfuit vers la côte. Puis, quelque temps après, ce fut au tour d’Abou Jandal et de soixante-dix musulmans persécutés par les Mecquois de s’échapper et de rejoindre Abou Basir sur la côte, où ils s’établirent sur la route qu’empruntait régulièrement Qouraish dans le cadre de son commerce avec la Syrie.
La bande d’Abou Basir se mit à attaquer les caravanes de Qouraish, volant leurs biens, répandant la crainte et la terreur, et tuant tout Qouraishite qui leur tombait sous la main. Tout cela mit en péril le commerce de la Mecque. Les choses s’aggravèrent au point où Qouraish se vit dans l’obligation d’écrire au Messager pour l’implorer de rappeler ces bandits de grand chemin à Médine, et s’engagea, du même coup, à ne plus jamais demander à ce qu’on lui rende les fuyards à l’avenir.
LE TRAITÉ DEVIENT VICTOIRE
Les événements qui suivirent prouvèrent que la trêve de Houdaybiya avait constitué un pas décisif pour la victoire de l’islam. Au lendemain de l’accord, les marchands et hommes d’État de la Mecque exultaient d’avoir pu arracher au Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) des concessions excessives tandis que les musulmans, de leur côté, ayant foi en leur prophète, n’avaient eu d’autre choix que de les accepter bien qu’elles leur parussent totalement inadmissibles. Chaque partie, cependant, pu bientôt constater la rapide propagation de l’islam dans la péninsule arabe. Ce phénomène ouvrit rapidement la porte à l’occupation de la Mecque et il devint alors possible d’envoyer des délégations chez César, Chosroes et Négus pour les inviter à l’islam. La révélation d’Allah s’était enfin réalisée.
«Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.» (Coran, 2:216)
Grâce à la trêve, les musulmans ne furent plus considérés comme des exilés ou des hors-la-loi, mais plutôt comme une communauté méritant la considération de Qouraish, avec laquelle elle avait conclut un traité d’égal à égal. Cette alliance donnait aux musulmans la place qu’il leur revenait de droit au sein de la classe politique d’Arabie. Et peut-être que le plus important était l’atmosphère de paix et de tranquillité qui en découlait. La longue guerre d’usure si longtemps endurée par les musulmans pour leur survie les avait affaibli; ils pouvaient maintenant utiliser ce qui leur restait d’énergie pour propager le message de l’islam chez toutes les tribus du désert. Cette trêve fournit aux musulmans la possibilité de rencontrer et de discuter avec des tribus qui leur avaient jusqu’alors été hostiles, ce qui permit à ces dernières d’apprécier la beauté et les vertus de l’islam. Ils découvrirent comment des gens qui étaient nés et avaient grandi à la Mecque comme eux et qui mangeaient la même nourriture, portaient les même vêtements et parlaient la même langue qu’eux s’étaient, en quelques années, totalement métamorphosés; ils haïssaient le polythéisme et l’idolâtrie, désapprouvaient la fierté tribale, la vengeance et la soif de sang; bref, ils avaient pris le chemin de la vertu et de la justice. Ils comprirent que c’était l’islam et l’exemple du Prophète d’Allah qui avaient amené ce profond changement dans leur cœur.
Ibn Shihab al-Zouhri a dit: «Il n’y a pas eu de plus grande victoire que celle-là dans l’histoire de l’islam. Lorsque vint l’armistice et que les armes furent déposées, les gens purent commencer à se rencontrer et à converser entre eux en toute sécurité. Et pas un seul homme intelligent qui apprit l’islam n’hésita une seconde à y adhérer. C’est ainsi que durant la première année qui suivit cette trêve, autant d’Arabes (sinon plus) embrassèrent l’islam qu’au cours des quinze années précédentes.»
Ibn Hisham écrit: «L’affirmation de al-Zouhri est confirmée par le fait que le Messager s’était rendu à Houdaybiya avec 1400 hommes (selon Jabir bin ‘Abdallah), mais deux ans plus tard, lors de la conquête de la Mecque, il était accompagné de 10 000 hommes.»
Tous ces musulmans restés à la Mecque qui avaient été torturés et persécutés purent, après la ratification du traité, amener un nombre considérable de jeunes Mecquois à se convertir à l’islam, jusqu’à ce que Qouraish commence à les considérer comme une nouvelle menace. Ces jeunes se joignirent à la bande d’Abou Basir, qui était en voie de devenir un danger certain pour Qouraish. Ces derniers prièrent donc le Messager de les rappeler à Médine, ce qu’il fit. Les Qouraishites purent donc vivre sans cette menace constante qui les angoissait au plus haut point.
Durant cette période, l’attitude amicale et pacifique du Messager , qui démontrait une patience exemplaire et beaucoup de modération, ne manqua pas d’impressionner de nombreuses tribus, qui vinrent grossir les rangs de l’islam. Cette attitude les amena à voir l’islam de façon très favorable et à l’aimer sincèrement, ce qui créa une atmosphère propice à sa rapide propagation, sans efforts conscients de la part du Prophète ou des musulmans.
KHALID BIN WALID ET ‘AMR BIN AL-‘AS
Le traité de Houdaybiya gagna aussi les cœurs de Khalid bin Walid et de ‘Amr bin al-‘As. Le premier était un très prometteur général de l’armée qouraishite qui manipulait l’épée et la lance avec la même dextérité qu’il organisait et motivait ses troupes. Peu de temps après la signature du traité de Houdaybiya, il embrassa l’islam et le Prophète lui conféra le titre d’«Épée d’Allah». Khalid se montra à la hauteur de ce titre en allant conquérir la Syrie.
Le deuxième était un commandant de l’armée qui embrassa l’islam en même temps que le premier au moment où tous deux rendirent visite au Messager , à Médine, peu de temps après la signature du traité. Il se fit par la suite connaître en tant que conquérant de l’Égypte
Abul hasan ‘Ali Nadwi
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !