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La voie de l'Islam
16 juillet 2015

L'importance de Zakat al-fitr

L'importance de Zakat al-fitr

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Dieu a dit : “Les aumônes sont destinées : aux pauvres et aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de les recueillir et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à rallier, au rachat des captifs, à ceux qui sont chargés de dettes, à la lutte dans le chemin de Dieu et au voyageur. Tel est l'ordre de Dieu. Dieu sait et il est juste."  S 9, V 60.

Il y a donc huit catégories de personnes/objets ayant droit à la zakât” .

L’institution de zakât al-fitr, ou aumône-impôt purificatrice de la rupture du jeûne, est une institution socio-religieuse aussi ancienne que celle du jeûne du mois de ramadân (an II de l'Hégire), dont, au demeurant, elle est partie intégrante.

Abd Allâh ibn 'Abbâs a dit: « Zakât al-fitr a été prescrite pour purifier le jeûneur de ce qu'il aura pu proférer comme paroles vaines (laghw) ei propos vilains (rafath), et pour permettre aux   pauvres d'avoir quelque chose à manger. Pour qui s'en acquitte avant la prière [de l'Aïd], elle sera une aumône purificatrice agréée par Dieu, et pour qui s'en acquitte après la prière, elle sera une aumône comme toutes les autres aumônes » (rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Madjah).

Zakât Al-Fitr permet ainsi aux nécessiteux de passer la fête dans la joie et la paix en leur épargnant de tendre la main ce jour-là. Cet acte de solidarité et de charité assure qu’aucun membre de la communauté ne soit exclu du plaisir des festivités communautaires. LaZakat fait partie de la tradition islamique de générosité et doit nous rappeler de continuer à cultiver la compassion, la générosité et le respect les uns envers les autres quelque soit notre position sociale.

Les hadîths rapportés sur ce thème ont évoqué différents types de provisions de bouche (aqwât) que l'on donne  pour s’acquitter de cette zakâh particulière. à savoir : dattes, orge, fromage, raisins secs, aqit (espèce de pâte de fromage cuite conservable), figues sèches, d'après l'idjtihâd des fuqahâ' mâlikites d'Afrique du Nord et d'Andalousie, etc., à raison d'un sâ' (mesure équivalant à 2,5 kg ou, suivant une autre estimation de la métrologie musulmane légale, un peu moins de 2 kg), que le musulman adulte est tenu de fournir pour lui-même, pour sa femme, pour chacun de ses enfants mineurs (y compris le nouveau-né qui vient au monde avant l'aube du jour de l'Aïd), pour toutes les personnes dont il a la charge (père, mère, domesticité, etc.). Les fuqahâ' s'accordenl sur le caractère obligatoire de cette petite aumône-impôt et affirment que celui qui ne s'en acquitte pas, alors qu'il en possède les rnoyens, se charge d'un péché et en demeure redevable durant toute sa vie.

Pour ce qui se rapporte aux temps et délais de son acquittement, il est, d'après la Tradition (voir hadîth d'lbn 'Abbâs cité plus haut), préférable de payer la zakât al-fitr avant d'aller accomplir la prière de l'Aid—chose qui était aisément faisable du temps du Prophète, parce que les gens se connaissaient bien entre eux et pouvaient de ce fait identifier les pauvres et les nécessiteux du corps social de la communauté musulmane—mais cela n’est point toujours simple de nos jours, pas plus que cela ne le fut d’ailleurs assez tôt  dès que la cité musulmane prlt des proportions et  adopta des structures très différentes et beaucoup  plus complexes que celles de Médine et de toute la péninsule Arabique à l'ère de la Révélation et du califat primitif orthodoxe. Considérant ce genre de difficultés, les fuqahâ' ont donc permis aux gens de s'en acquitter de manière plus libérale pour ce qui concerne le temps de remise aux bénéficiaires: un ou deux jours avant la fin de ramadân, suivant certains avis, à la mi-ramadân, voire dès le début du mois, suivant d'autres, et l'on signalera qu'il s'en est  même trouvé parmi les savants qui autorisaient de le faire avant ramadân ! Tout cela, bien sûr, en réponse aux contraintes d'ordre divers qui pourraient empêcher l’ndividu musulman de s'acquitter de cette aumône. Comme à son habitude, ce haut principe de l'islâm qu'est l'idjtihâd, ou effort de réflexion personnelle, a tenu à s'attacher ici à ce que  l’essentiel, I'objectif (maqsad) social et religieux ait largement le pas sur les détails formalitaires et accessoires, ce qui, bien entendu, n'est pas pour plaire à une certaine catégorie de pseudo-salafistes aux esprits durs, bornés et tout à fait dénués de la vraie et saine culture de l'islâm, qui témoigne du dynamisme théologique puissant et éclairé de la foi et de la pratique musulmanes authentiques.


D'autre part, il n'y a absolument aucun mal — cela est même parfois préférable !— à s'acquitter de la zakât al-fitr en une valeur d'argent au moins équivalente à la quantité de nourriture due, comme cela est le moyen le plus pratique et le plus aisé dans les villes et agglomérations urbaines modernes, pour des raisons de commodités,  de  bon  sens religieux, économique et social, car, comme le souligne un grand  savant  religieux  égyptien  moderne,  « I'essentiel étant de fournir un plus à l'ordinaire des pauvres de la société musulmane ». L'on imagine mal, bien sûr, la mobilisation, à travers tout un pays comme I’Algérie, I'Egypte, le Maroc ou le Nigeria, par exemple. d'une quantité de céréales (si l'on s'attache à la lettre des traditions rapportées, celles-ci doivent être procurées à l’état brut et non pas en farine ou en semoule !!!) ou d’autres denrées, traditionnellement attestées pour et usage, équivalant à un — disons 1,8 kg, comme le fixe officiellement le ministère algérien des Affaires religieuses — de blé, d’orge, de maïs (il y a là aussi extension par assimilation de la liste des denrées, donc dérogation à la lettre !) à multiplier par le nombre de 27 millions d’habitants, voire plus, qui représente   la démographie de l'Algérie et qui devrait alors donner quelque   chose  comme  cinquante-quatre  mille  (54 000) tonnes desdites denrées alimentaires !


Pour mémoire, signalons ici que lorsque les fuqahâ' surent qu'au Maghrib et en Andalousie, les figues étaient séchées et emmagasinées comme provisions de bouche, suivant un procédé millénaire des autochtones berbères, siciliens et autres, ils n'hésitèrent pas à les inclure dans les catégories des produits agricoles soumis à la zakat des biens et, partant, les comptèrent dans la liste des denrées qui pouvaient servir pour payer la zakât al-fitr, dont le sujet nous occupe spécifiquement ici .


Une attitude pareille est fort judicieuse, équitable et de la plus haute intelligence. L'inverse relève de la plus pure et plus flamboyante bêtise, qualité idiosyncrasique dont s'honore avec la plus grande emphase le malheureux bétail des grossiers littéralistes qui accordent énormément plus d'intérêt à l'ombre qu'à la proie elle-même. Si demain les peuples nordiques vivant essentiellement de poissons conservés embrassaient l'islâm et se soumettaient à ses obligations théologiques et rituelles, dont le jeûne de ramadân; ils paieraient leur zâkat al-fitr en poisson ou en  espèces,  suivant  les  possiblités  de chacun, car « Dieu n'impose à chaque âme que ce dont elle est capable » (sourate II  v 28). Cela dit, il faut enfin noter que les bénéficiaires de cette aumône sont, par ordre de préférence, les pauvres parmi les parents, les voisins les plus proches, et  ainsi de suite. Dieu reste Le plus savant.

En vous laissant sous la protection de Dieu, nous vous exhortons à méditer ce verset de la sourate Al-an’âm : " Dis :  certes ma prière, mes actes d’adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n’a point d’associé."

Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.

Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !

 

 

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