Pourquoi et comment se convertir à l'islam
Dieu dit :
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Safiya
Elle était la fille de Huyay ibn Akhtâb, de la tribu juive de Khaybar.
On a dit de lui qu'il serait un descendant d'Aaron. Par sa mère, elle était apparentée à la tribu des Qurayda.
Prénommée à l'origine Zaynab, elle prit le nom de Safiya lors de son mariage. Auparavant elle avait été mariée quelques mois seulement avec le chef des Nadir : Kinâna ibn Haqîq.
La tribu juive de Khaybar habitait une oasis située vers le Nord. Elle était alliée avec les Quraysh, ennemis de l'islam, et représentait un véritable danger pour les musulmans. S'y étaient, en outre, installés ceux des juifs de Médine expulsés lorsqu'ils avaient trahi le Prophètelors de la guerre du Fossé, malgré le pacte qui les obligeait à l'assister pour défendre la ville de Médine.
Le Prophète, ayant réglé ses difficultés avec les gens de la Mecque, considéra qu'il était temps de mettre de l'ordre dans cette autre région afin d'assurer la sécurité des musulmans.
II entreprit donc de faire campagne contre cette tribu, convaincu du danger qu'elle représentait. Il y eut des tués de chaque côté. L'un des chefs de cette tribu, Kinana, devait mourir à cette occasion.
La campagne se termina en faveur des musulmans, et les gens de Khaybar acceptèrent finalement de signer un traité, aux termes duquel il fut entendu qu'ils demeuraient libres de continuer à pratiquer leur religion ; mais ils prirent l'engagement de travailler et ensemencer leurs terres et furent obligés de livrer la moitié de leur récolte de dattes à Médine. Ils prirent, en outre, l'engagement de ne plus trahir les musulmans. Ce traité apporta un peu d'aisance à la communauté des musulmans qui, jusqu'à cette période, avaient vécu dans un état de grande pauvreté.
Ibn 'Umara dit : « Nous n'avions jamais mangé à notre faim avant la prise de Khaybar. » [Rapporté par Bukhârî]
C'est à l'occasion de cette campagne que le Prophèteinterdit le mariage temporaire, en quelque situation et avec qui que ce soit.
Captive, Safiya fut attribuée comme servante à l'un des Compagnons. D'après Anas, il s'agirait de Dihya Al-Kalbi. Cependant, de crainte d'offenser les gens de sa tribu - elle était la fille d'un chef - 'Alila conduisit au Prophètequi la libéra.
Il lui donna le choix : retourner parmi les siens ou embrasser l'islam et devenir l'une de ses Epouses.
Elle choisit de devenir l'une des Mères des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles). On peut s'étonner de la rapidité de sa décision, car elle fit son choix instantanément et prononça la shahâda.
Mais, le choix de Safiya fut aisé si l'on sait que, depuis sa petite enfance, elle avait entendu les gens de sa famille parler d'un Prophète annoncé, dont la venue était proche. Elle avait aussi entendu parler de cet arabe de la Mecque qui prétendait être Prophète. Elle les avait encore entendu dire qu'il était arrivé à Quba (près de Médine).
Elle se souvint que son père et son oncle avaient même voulu s'en assurer et s'y étaient rendus ensemble. À leur retour, ils n'avaient pas traité l'Envoyé d'Allahd'imposteur, certainement convaincus que cet homme était bien le Prophète attendu ! Mais, comme cela ne les arrangeait pas, ils n'en soufflèrent mot... Safiya était encore une enfant au moment de ces événements, mais elle en avait été très marquée et les choses étaient restées gravées dans sa mémoire.
Enfin, la décision de Safiya fut d'autant plus facile à prendre que, la veille du jour où le Prophètearriva en vue de Khaybar, alors que personne n'était averti de son approche, elle avait vu dans un rêve une lune brillante au-dessus de Médine, puis cette lune s'était déplacée au-dessus de Khaybar et était tombée dans son sein. Lorsqu'elle avait raconté son rêve à son mari, il avait été fâché et l'avait giflée en lui disant : « Tu veux donc épouser ce roi du Hijâz ? » La trace de ce coup était encore visible et formait une tâche verte sur sa joue.
Le Prophètela consola des pertes subies par les membres de sa tribu et par elle-même. Il lui expliqua les raisons pour lesquelles il avait dû faire campagne contre Khaybar, la responsabilité en incombant aux gens de cette tribu qui, en raison de la haine qu'ils nourrissaient pour les musulmans, représentaient un trop grand danger pour qu'il les laisse leur nuire.
À propos de sa dot, Anasa rapporté que le Prophètea affranchi Safiya et il considéra que sa dot fut l'affranchissement de sa personne. [Rapporté par Muslim]
La dot de Safiya fut donc sa libération. Le Prophètes'arrêta 3 jours sur le chemin du retour, entre Khaybar et Médine, à Sadd Ar-Rauhâ, où fut célébré le mariage.
Le repas de noces fut composé de dattes, de lait caillé et de beurre. Il n'y avait pas de viande.
Anasa rapporté : « J'allais inviter les musulmans au repas de noces et comme il n'y avait ni pain, ni viande, le Prophète ordonna d'étendre des nappes et d'y placer des dattes, du fromage et du beurre. Tel fut le repas de noces donné pour Safiya. » [Rapporté par Bukhârî]
À Médine, l'arrivée de Safiya n'avait pas été prévue et on ne lui avait pas encore préparé d'appartement. Elle fut donc installée à l'extérieur, dans une maison voisine.
Les Mères des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles) ne lui réservèrent pas un accueil très chaleureux, en particulier en raison de ses origines, mais aussi à cause de sa grande beauté.
'Âïsha fut particulièrement inquiète. Les autres Épouses (Qu'Allah soit satisfait d'elles) la surnommaient parfois la fille de Huyay du nom de son père, mais il suffisait d'une intonation pour que ces mots deviennent une insulte... ce qui la rendait très vulnérable en raison de ses origines.
Alors qu'elle s'en plaignait un jour au Prophèteil lui conseilla : « Réponds-leur: mon père est Aaron, mon oncle est Moussa ! »
Mais ses relations avec les Mères des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles) s'améliorèrent rapidement et finalement, on nous rapporte qu'elle était très aimée d'elles toutes.
Elle avait environ 17 ans lors de son entrée dans la maison du Prophète. En raison de son jeune âge, elle était plus proche de 'Âïsha et peu à peu, elles furent très liées l'une à l'autre, de même avec Hafsa.
Safiya était réputée dans la maison du Prophètepour faire la meilleure cuisine. Parfois, elle préparait un plat qu'elle lui envoyait chez 'Âïsha. Elle fut, parmi les Mères des Croyants, l'une de celles qui renoncèrent aux visites conjugales du Prophètelorsqu'il ramena le nombre de celles-ci à 4. Elle était très pieuse, jeûnait le jour et priait la nuit. Safiya, comme toutes les Mères des Croyants, nous a rapporté des ahadîth.
Lorsque l'Envoyé d'Allahtomba malade et qu'il fut transporté dans l'appartement de 'Âïsha, elle lui rendit visite et lui dit : « Ô Envoyé d'Allah ! J'aimerais que le mal qui te mine me ronge à ta place. »
Elle ne semble pas avoir eu un grand rôle après la disparition du Prophète, se refusant à prendre position lorsqu'elle en eut l'occasion.
Cependant, elle intervint auprès de 'Alipour soutenir le calife 'Uthmân, lorsque pendant le mois de Ramadan, un groupe de musulmans s'opposa à lui et le contesta. On nous rapporte notamment que Safiya fit parvenir de la nourriture à 'Uthmân pendant que dura le siège de sa maison.
Elle est morte à l'âge de 60 ans, en l'an 50 de l'Hégire, (la même année que le calife 'Ali).
Elle continua d'aider ses parents, non musulmans, après son mariage avec le Prophète.
A sa mort, elle laissa environ 100.000 dirhams et légua le tiers de ses biens à l'un de ses neveux, le fils de sa sœur, resté juif. Certains musulmans voulurent s'opposer à l'exécution de ce testament, mais 'Âïsha intervint efficacement pour que ce legs puisse avoir lieu selon la volonté de Safiya.
Selon la jurisprudence, il est permis de faire un testament en faveur d'un non musulman et de lui réserver le tiers de l'héritage avant que ne s'opère le partage selon les règles islamiques.
Qu'Allah soit satisfait de Safiya.
Juwayriyya bint al-Harith
Les évènements ayant précédé le mariage
Après son mariage avec Zaynab, le Prophète eut à faire face à d'importants événements qui emplirent la deuxième moitié de la cinquième année hégirienne. En effet, au mois de shawal, il y a eu la bataille du "fossé" (al-khandaq) au cours de laquelle les musulmans affrontèrent une coalition composée d'associationnistes, appuyés par les Juifs. En cette occasion, le Prophète fit creuser une tranchée autour de Médine. D'un côté, il y avait trois mille musulmans et de l'autre dix mille mécréants.
Les Juifs avaient pourtant signé un pacte de non agression avec l'Envoyé de Dieu, mais ils violèrent l'engagement qu'ils avaient pris car, s'imaginaient-ils, qu'avec une telle coalition, ils allaient décapiter l'Islam.
Les ennemis encerclaient les croyants de tous les côtés. Ils étaient si nombreux et paraissaient si déterminés que la peur envahit les musulmans, se figurant que leu fin était peut être proche. Les hypocrites exploitèrent cette situation pour dénigrer le Prophète. Ils disaient :
- Muhammed nous avais promis que nous possèderons les trésors de Kisra et de Qaysar : Mais, aujourd'hui, aucun de nous n'est en sécurité pour aller aux toilettes.
Ces hypocrites avaient accepté de participer au combat, espérant recevoir une partie du butin de guerre, en cas de victoire. Dès qu'ils virent le retournement de la situation en défaveur des musulmans, ils changèrent d'attitude.
Le blocus dura vingt sept jours, durs et pénibles. Heureusement, la bataille prit une tournure défavorable aux associateurs et la victoire sourit, en définitive, aux croyants. Ceux ci retournèrent dans leurs maisons pour se reposer des fatigues de cette bataille. Mais, au milieu de la journée, ils entendirent le muezzin du Prophète faire cette déclaration :
- Celui qui entend cet appel et qui est obéissant doit se préparer à ne s'acquitter de la prière du 'asr que face au Banu Quraysah.
Le Prophète se devait de punir la trahison des Juifs. C'est pourquoi, il décida d'établir le siège de la tribu des Banu Qurayzah. L'encerclement dura vingt cinq jours et se termina par la reddition des juifs. Le Prophète engagea d'autres expéditions militaires, celles des Banu Lahyan et de Dhu-l-Qird. Un mois après, les Banu-l-Mustafa se préparèrent à attaquer la Communauté musulmane. Ils avaient à leur tête al-Harith Ibn Abi Darrar. Mais les musulmans réussirent à défaire cette agression. Parmi les femmes captives de cette tribu, se trouvait Barrah, fille d'al-Harith ou Juwayriyya, comme l'appellera plus tard le Prophète .
La demande en mariage
De retour à Médine, alors qu'il se reposait dans la chambre de Aisha, le Prophète entendit la voix d'une femme qui lui demandait la permission de le rencontrer. 'Aisha se leva pour ouvrir la porte et se trouva devant une très belle jeune fille, d'une vingtaine d'années, tremblante de peur et d'angoisse. 'Aisha ne l'aima pas dès qu'elle l'a vit. Aussi la reçut-elle avec froideur et tenait à s'interposer entre elle et son époux. Cependant, la jeune fille insista tant et si bien que Aisha ne pouvait plus l'empêcher de la faire entrer auprès de l'Envoyé de Dieu.
La jeune fille se présenta. Elle était la fille du chef de clan des banu Mustafa, al-harith Ibn Abi Darrar. Elle dit qu'elle traversait une épreuve dont le Prophète connaissait la raison. Autrement dit, elle était captive et ne supportait pas cette captivité. Aussi, venait-elle demander son aide.
Le Prophète eut pitié de cette jeune fille, affolée et angoissé par son état. Il lui proposa de la délivrer de sa pénible situation en l'épousant. Le visage de la jeune fille s'épanouit. Elle ne croyait pas ce qu'elle entendait. Mais, dans un souffle rapide, elle dit : "J'accepte, Ô Envoyé de Dieu".
La jeune fille dit à son père qu'elle avait choisi Dieu et Son Messager. Al-harith ne pouvait plus s'opposer à la volonté de sa fille. Lui même, il récita la profession de foi et dit au Prophète : "Je reconnais que tu es vraiment l'Envoyé de Dieu". Ce fut alors que le mariage fut décidé et la dot fixée à quatre cents dirhams.
La nouvelle du mariage fut connue à Médine. Dès lors, les musulmans ne pouvaient plus garder en captivité les alliés du Prophète . Ce fut ainsi que tous libérèrent leurs prisonniers et leur rendirent leur liberté. Ainsi le mariage de Juwayriyya lui permit de recouvrir sa dignité et son honneur et ouvrit la voie de la liberté à son peuple.
Aisha continua à se rappeler le moment de l'apparition de juwayriyya devant la porte du Prophète. Elle disait :
- C'était une femme douce et belle. Aucun ne pouvait la voir sans ressentir en lui une forte sensation. Je prévoyais ce qui allait se produire. C'est pourquoi, j'ai éprouvé de l'aversion pour elle dès qu'elle se montra au seuil de ma chambre.
Juwayriyya vécut jusqu'à l'avènement de Mu'awiyya. Elle mourut à Médine au milieu du premier siècle de l'hégire. Marwan Ibn al-hukm, gouverneur de Médine, fit la prière funèbre. Plusieurs versions fixent son âge lors de son décès. Il est probable qu'elle retourna auprès de son Créateur à l'âge de cinquante-six-ans.
Ni l'amertume, ni le désappointement n'effleurèrent l'esprit de Muhammed et Khadija à la naissance d'une troisième fille, Um Kaltoum . Pourtant, cette nouvelle aurait chagriné n'importe quel autre père qui n'ayant pas d'enfant mâle se serait sentit humilié. Au contraire, Muhammed et Khadija ont remercié Dieu de leur avoir offert ce petit bijou qui réjouissait leurs yeux.
Comme ses soeurs, elle reçut la meilleure éducation.
Le mariage des deux soeurs :
Quelque temps après le mariage de Zaynab avec Abu l-As Ibnu-r-Rabi', une délégation de la famille de Abd al-Muttalib arriva dans la maison de Muhammad . Elle etait venue pour demander la main de Um Kaltoum et sa grande soeur Ruqiyya pour 'Utayba et 'Ataba, les deux neveux de 'Abdul-'Uzza.
Les deux filles n'avaient rien à reprocher aux deux prétendants, mais elles s'inquietèrent de la réputation de Umm Jamila, la femme de 'Abdul-'Uzza et mère des deux jeunes hommes, qui était connue pour avoir un coeur dur, insensible aux malheurs des autres. Elle était, de plus, une mauvaise langue.
Mais Ruqiyya et Um Kaltoum ne purent pas décliner la proposition de mariage, car un refus aurait été ressentit comme un affront et une humiliation à Umm Jamila, qui n'aurait pas hésité à créer une zizanie dans le clan Quraychite.
Ainsi, elles acceptèrent de se marier pour ne pas causer de problème entre leur Père Muhammed et ses proches parents. Il ne leur restait qu'à supporter l'animosité de 'Abdu-l-'Uzza et la malveillance de sa femme.
Répudiation des deux soeurs
Le Mariage ne durera pas longtemps. En effet, dès que le Prophète commença sa mission et se mit a appeler les gens à la religion de la vérité, ses deux filles Umm Kaltoum et Ruqiyya furent chassées de la maison d''Abdu-l-'Uzza surnommé Abu Lahab et retournèrent auprès de leur père et leur mère.
Les membres de la famille des deux maris, enracinés dans leur idolâtrie, avaient été encouragés par les Quraysh, aussi entêtés dans leur mécréance qu'eux, à répudier les deux filles sans tarder :
- En vous mariant avec ses filles, vous avez soulagé Muhammad de ses soucis. Rendez lui donc ses filles pour le faire replonger dans ses insolubles problèmes.
Ils promirent aux deux fils d'Abu Lahab de les marier avec n'importe quelles autres femmes qurayshites qui leur plairaient.
Le blocus décrété par les mécréants
Dieu avait voulu faire du bien à Um Kaltoum en la divorçant de 'Utayba Ibn Abu Lahab. Elle avait été délivrée de la fureur d'Umm Jamil, la porteuse de bois, ainsi que l'avait décrite le Coran. Donc, après sa répudiation, Umm Kaltoum rejoignit la maison paternelle et vécut avec sa soeur Fatima à la Mecque.
Cela lui donna l'occasion d'aider sa mère Khadija, et son père qui revenait à chaque fois exténué par les offenses dont ses compatriotes l'accablaient. Les deux femmes étaient là pour le soulager de ses souffrances morales.
Entre temps, Hamza rallia les rangs de la communauté musulmane suivi de Umar Ibn Khattab. Umm Kaltoum se sentait quelque peu soulagé car elle voyait que son père était à présent entouré d'hommes vaillants, capables de lui apporter une aide précieuse.
Cependant, la vindicte des Quraysh était tenace. Aussi Umm Kaltoum subit avec ses parents et toute la famille Hashimite, sauf Abu Lahab, le blocus organisé par les mécréants. Elle mangea avec eux les feuilles des arbres quand ils n'avaient pas de quoi se nourrir décemment. Pendant trois ans, toutes les nourritures, qu'ils recevaient, leur parvenaient clandestinement par des amis et des alliés.
Cette pénible situation n'ébranla pas pour autant la foi d'Umm Kaltoum. Elle était certaine de la victoire de son père bien qu'elle avait, comme tous les autres, si faim qu'elle portait à sa bouche tout ce qui lui paraissait consommable. Cet état dura jusqu'au jour où un groupe d'assiociateurs eurent leur conscience troublée de voir des gens souffrir de la sorte. Beaucoup commencèrent à regretter leur acte. Ce fut ainsi, qu'une nuit, Hisham Ibn Amru arriva avec un chameau plein de provisions près du lieu du blocus. Il libéra la bête de ses rênes et celle ci se dirigea vers le campement.
Le Prophète distribua le contenu entre tous les prisonniers du campement.
Quelques temps plus tard, Hisham Ibn Amr et d'autres hommes avec lui décidèrent de déchirer la proclamation du blocus. Arrivés à la Kaaba, ils trouvèrent la proclamation rongée par les termites. Il ne restait suspendu qu'un petit carré de papier où il était encore écrit :
"En ton Nom Seigneur Dieu - Bismika allahumma". Devant ce spectacle imprévu, les Quraysh restèrent interloqués.
Fin du blocus et décès de Khadija
Les musulmans présents dans ce campement, applaudirent la bonne nouvelle. Tous ce préparèrent à quitter ce lieu de sacrifice et de privation et se dirigèrent vers la Ka'ba. Ils firent le tour de ce temple, après quoi, chacun retourna chez lui.
Dans la maison du Prophète , As-Sayyida Khadija se prépara à rencontrer son Seigneur. Quelques temps après la levé du blocus, alors que son mari se trouvait à ses côtés, elle rendit l'âme. Ses filles, Umm Kaltoum et Fatima entouraient son lit. Elles embrassèrent une dernière fois cette mère qui avait montré tant de courage, de persévérance et de ténacité devant l'adversité.
L'émigration à Médine
Le moment arriva ou Dieu ordonna au Prophète d'émigrer à Yathrib. Il fit ses adieux à ses filles, avec l'espoir de les revoir à Médine et émigra avec son compagnon Abu Bakr.
La bonne nouvelle de leur arrivé à Yathrib, sains et sauf, arriva à la Mecque. Il était, à présent temps que les filles, Umm Kaltoum et Fatima, ainsi que la famille d'Abu Bakr rejoignent leur père sous la conduite de Zayd Ibn Haryth. La tristesse d'abandonner leur maison se mêlait à la joie de revoir leur père et de vivre avec lui au milieu d'autres émigrants et de leurs hôtes bienfaiteurs les Ansârs.
Deux années s'écoulèrent depuis l'émigration d'Umm Kaltoum et de Fatima. Cette période avait été pleine d'évènements. Umm Kaltoum était témoin du retour de son père victorieux à Badr. De la même manière, elle vécut la triste mort de sa chère soeur Ruqiyya.
Le mariage avec Uthman Ibn Affan
Au cours de la troisième année, les Quraysh continuaient à pleurer leurs morts de Badr et appelaient à la vengeance. Umm Kaltoum s'attendait que Uthman Ibn Affan demande sa main après la mort de sa femme Ruqiyya. Cependant, un léger incident faillit déranger ce projet. En effet, un jour du mois ar-Rabi', le Prophète rentra à la maison pour un repos bien mérité.
Il n'eût pas le temps de s'asseoir que 'Umar Ibn Khattab fit irruption chez lui, agité par la colère. Il se plaignit de l'attitude d'Abu Bakr et de Uthman parce qu'il avait proposé, à l'un puis à l'autre, de prendre pour femme sa fille Hafsa. Celle-ci avait perdu son mari Khunays Ibn Hadhafah. Si Abu Bakr garda le silence, Uthman lui répondit :
- Je le veux pas me marier aujourd'hui.
Umm Kaltoum entendit son père dire à Umar :
- Hafsa se mariera avec un homme meilleur que Uthman. Et Uthman se mariera avec une femme meilleure que Hafsa.
Elle comprit l'allusion et son coeur se mit à battre de joie. Alors le Prophète l'appela et lui proposa de se marier avec Uthman. Elle donna son accord. Le mariage fut célébré et Umm Kaltoum rejoignit la maison de Uthman, où sa grande soeur avait également vécu.
Umm Kaltoum vécut six années dans la maison de Uthman. Elle avait vu l'Islam remporter victoire sur victoire, comme elle avait vu son père organiser des expéditions militaires les unes après les autres. Son mari était toujours aux côtés de son père. Il combattait en donnant sa fortune et en se disposant à sacrifier sa vie.
La générosité de Uthman Ibn Affan
Il y avait un puits nommé "puits de dawmah" qui appartenait à un Juif. Celui ci s'enrichissait en vendant de l'eau aux musulmans. Une fois, l'Envoyé de Dieu dit à ses compagnons :
- Qui de vous achètera ce puits et le mettra à la disposition des musulmans pour qu'ils puissent s'alimenter librement en eau ? Celui qui le fera aura un abreuvoir spécialement réservé à lui au Paradis.
Uthman se proposa d'aller voir le Juif, propriétaire du puits. Il lui fit une proposition, mais le Juif ne daigna en vendre que la moitié au prix de douze mille dirham. Ainsi, il l'acheta. Il fut décidé que la propriété du puits serait un jour à Uthman et un jour au Juif. Quand le tour du premier arrivait, les musulmans emplissaient de l'eau de sorte que ce liquide leur suffise pendant deux jours. Quand le Juif vit ce qui se passait, il lui dit :
- Tu m'as privé d'une source de revenu. Achète donc l'autre moitié pour huit mille dirham. C'est ce qui fut fait.
Une autre fois, le Prophète demanda à ses compagnons :
- Qui de vous voudrait agrandir notre mosquée ? Uthman acheta un terrain qui permit d'élargir l'espace du lieu de prière.
Au mois de Dhu-l-Qi'da, an VI de l'hégire, Umm Kaltoum vit son père quitter Médine à la tête d'environ mille cinq cents compagnons. Il voulait aller à la Mecque pour effectuer la Umra, le petit pèlerinage. Tous partirent sans armes, sauf leurs épées gardées dans leurs fourreaux. Ce qui signifiait qu'ils n'avaient pas l'intention de livrer une bataille. Les Mecquois s'opposèrent à l'entrée des musulmans dans leur cité. Ils les bloquèrent à Hudaybiyya. Le Prophète envoya Uthman comme émissaire afin qu'il fasse savoir aux associateurs que les musulmans n'ont pas d'intention belliqueuse. Leur seul désir est seulement de s'acquitter des rites de la Umra.
En apprenant que son mari avait été désigné en qualité d'émissaire pour le camp ennemi, Umm Kaltoum sentit de fortes palpitations dans son coeur. Elle n'ignorait pas que son père avait une grande confiance en son époux. Il était digne de confiance d'accomplir une mission aussi délicate et périlleuse. Cela ne l'empêcha pas de craindre pour sa vie. La fausse nouvelle de la mort de Uthman, tué par les idolâtres, se répandit à Médine. Son angoisse se transforma alors en une profonde consternation tant son chagrin n'avait plus aucune limite.
Quant au Prophète , il appela les croyants à prêter le serment "bay'atu-r-ridwan" de venger Uthman. Cependant le deuil d'Umm kaltoum ne dura pas longtemps puisque son mari était revenu, sain et sauf, de sa mission. Un traité fut signé entre les deux parties dans lequel les mecquois autorisaient les musulmans à revenir l'an prochain accomplir leur devoir. C'est ce qui fut fait.
Triomphe de l'Islam et décès d'Umm Kaltoum
Deux années après le pacte de Hudaybiyya, les musulmans entrèrent triomphalement à la Mecque. Ainsi, Umm Kaltoum assista à la victoire finale de l'Islam. En ce moment où la voie était libre pour ce qui voulait retourner chez lui à la Mecque, elle se rappela sa mère et ses deux soeurs Zaynab et Ruqiyya, toutes ensemble dans leur maison familiale. Umm Kaltoum était aussi témoin de l'expédition de Tabuk au mois de Rajab, an IX de l'hégire. Ce fut avec l'argent de son mari que l'armée musulmane fut équipée. Il offrit neuf cents cinquante chameaux. Il ajouta cinquante chevaux pour boucler le chiffre de mille. Tous ces évènements ne pouvaient que réjouir Umm Kaltoum.
Hélas ! Tout a une fin. Umm Kaltoum mourut dans la maison de son époux, en l'an IX de l'hégire sans laisser de descendance. Le Prophète demeura debout devant la tombe de sa fille, les yeux pleins de larmes et le coeur serré de souffrance. Il ne restait auprès de lui que Fatima, la plus jeune des filles.
Ainsi Umm Kaltoum mourut avant son père qui retournera auprès de son Créateur une année plus tard. Sa mort lui évita d'assister à la mort tragique de son mari Uthman, assassiné par des assiégeants en furie et qui, après elle, épousa deux autres femmes : Umm al-Banin bint Ubayda et Naïla Bint al-Farâfasa.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
La politesse avec le Prophète Muhammad
La politesse avec le Prophète Muhammad le bien-aimé,
Parmi les grandes qualités qui doivent distinguer le musulman, il y a la politesse envers le Prophète Muhammad . C'est pourquoi il convient à tout musulman qu'Allah a honoré par la douceur de la foi de s'efforcer de promouvoir, dans son cœur et dans son esprit, une culture de politesse envers Son Messager conforme à celle que le Coran incite les musulmans à cultiver.
Revenons donc à la sourate al-Hudjurât afin de méditer son sens et de réaliser l'importance et la pertinence de la politesse que les musulmans doivent avoir envers le Messager d'Allah .
Dans cette sourate le Tout-Puissant dit : « Ô vous qui avez cru ! N'élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte. Ceux qui auprès du Messager d'Allah baissent leurs voix sont ceux dont Allah a éprouvé les cœurs pour la piété. Ils auront un pardon et une énorme récompense. Ceux qui t'appellent à haute voix de derrière les appartements, la plupart d'entre eux ne raisonnent pas. Et s'ils patientaient jusqu'à ce que tu sortes à eux, ce serait certes mieux pour eux. Allah cependant, est Pardonneur et Miséricordieux. » (al-Hudjurât : 2-5)
Il a été rapporté dans un hadith authentique d'après Anas ibn Mâlik qu’il a dit : « Lorsque ce verset fut révélé, Thâbit ibn Qays se mit à pleurer, ferma la porte de sa maison et resta cloué chez lui sans bouger en se disant : « Je suis foutu, je fais partie de ceux qui sont promis à l'Enfer. » Il a cessé de rendre visite au Prophèteau point que celui-ci s’est enquis à son sujet auprès de Sa'd ibn Mu'adh en ces termes : « Ô Abou 'Amr ! Qu’en est-il de Thâbit, a-t-il un problème ? » Sa'd répondit : « Il est mon voisin et, à ma connaissance, il n’a pas de problème. » Anas rapporte que Sa'd était allé voir Thâbit pour lui faire part de l’inquiétude du Messager d'Allah à son sujet. Thâbit lui dit alors : « A la révélation de ce verset je me suis dit que, sûrement, je suis promis à l’Enfer, étant, comme vous le savez tous, celui qui élève le plus sa voix en présence du Messager d'Allah . » Sa'd revint au Prophète pour lui rendre compte de son entrevue avec Thâbit. Ayant pris connaissance de cela, le Prophète dit : « Il fait plutôt partie de ceux qui iront au Paradis. » (Sahîh Muslim).
Dans une autre version, le Prophète dit à Thabet : « Tu n’en fais pas partie, tu vivras en paix et tu mourras en paix. »
Les oulémas ont conclu à partir de ces versets que par politesse envers le Prophète , il est interdit d’élever la voix à côté de son honorable tombe ou à la lecture de ses hadiths, car, vivant ou mort, sa sainteté reste la même.
Ainsi, Ibn Kathîr dans son livre Al-bâ'ith al-hathîth, rapporte qu’Ibn Salâh a dit : « Il doit écrire la formule de la prière et de la salutation sur le Prophète en complet, c'est-à-dire sans diminution ni symbole. Il ne doit pas, comme le cite Ibn Kathîr, se limiter à écrire : (paix soit sur lui), mais plutôt écrire toute la formule « paix et salut soient sur lui ».
Ce genre de politesse est celui recommandé par la Charia et approuvé par le Prophète lui-même. Ainsi on rapporte qu’Ali (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : « Etant le secrétaire du Messager d'Allah le jour du pacte d'Hudaybiyya, j’ai écrit : « C'est le pacte conclu entre Muhammad, le Messager d’Allah et Suhayl ibn ‘Amr. » Alors Suhayl réagit en disant : « Si nous étions convaincus qu’il était le Messager d’Allah nous ne l’aurions pas combattu, en conséquence, tu dois enlever cette expression ». Je dis alors : « Mais il est le Messager d'Allah que tu le veuilles ou non et je jure par Allah que je ne l’enlèverai pas. » Le Messager d'Allah intervint pour dire : « Indique-moi l'endroit de l’expression pour l’enlever ». Je lui ai donc indiqué sa place et il l’enleva » (an-Nisâ`î dans As-Sunan l-Kubra). Ce comportement de la part d’Ali (qu'Allah soit satisfait de lui) est conforme à la politesse, car il ne s’est pas permis, de sa propre initiative, d’effacer, le jour de Hudaybiyya, l’expression « Messager d’Allah » après l’avoir écrite.
Dans son livre Ach-Chifâ`, al-Qâdî ‘Iyadh écrit : « Saches que la sainteté du Prophète après sa mort ainsi que sa révérence et sa vénération sont tout aussi obligatoires que dans sa vie. Cela doit être observé à la mention de son nom, de son hadith ou de sa Sunna, ou lorsqu’on entend son nom ou sa biographie cités ou celle de sa famille ou de ses Compagnons. Abou Ibrahim at-Tadjîbî a dit : « Il est du devoir de chaque croyant, à la mention du Prophète , par lui-même ou par un autre, de faire montre de soumission, de révérence et de calme comme s'il était en présence du Prophète avec tout son prestige et son statut élevé en se conformant aux règles de politesse qu'Allah nous a inculquées ». (Ach-Chifâ`, al-Qâdî ‘Iyadh).
En effet, al-Qâdî ‘Iyadh dans son livre Ach-Chifâ` nous donne de superbes images des ancêtres pieux qui indiquent la présence chez eux de cette finesse et de cette grande politesse dans leur comportement vis-à-vis de l'héritage du Prophète. On rapporte, dans ce cadre, qu'un homme était venu voir Sa'îd ibn al-Musayyab (qu'Allah lui accorde Sa miséricorde) pour se renseigner auprès de lui au sujet d'un hadith. Sa'îd qui était couché s'est assis et commença à entretenir l'homme. Celui-ci lui dit alors : « Je ne voulais pas que tu prennes de la peine en t'asseyant parce que tu es malade ». Sa'îd lui dit : « Je déteste parler du Messager d'Allahen étant couché. » Quant à Mâlik ibn Anas, il avait l'habitude, quand il voulait enseigner le hadith, de se laver, de se parfumer et de porter de nouveaux vêtements avant de s'asseoir avec révérence. Il continuait à utiliser l'encens du bâton pour que l'odeur du parfum ne s'arrête pas de couvrir son conseil jusqu'à ce qu'il termine l'étude du hadith du Messager d'Allah.
Ô Seigneur, fais que nous soyons polis avec Ton bien-aimé qui nous oriente vers Ta bonne voie et inspire nous la meilleure voie à suivre, Ô Toi qui es Puissant et Sage. Amin
Grand Mufti Cheikh Hânî al-Âbid
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam ! Et Dieu est Plus Savant !
L’Hégire prophétique: un tournant historique
Al Hidjrah, l’Hégire, est l'acte d'abandonner et de céder une chose. L'émigrant est donc celui qui abandonne ce qu'Allah, Exalté soit-Il, lui a interdit – conformément à l'honorable Hadith.
Dans ce sens, l’Hégire est libérée de toute contrainte temporelle ou spatiale. Il se peut que chaque musulman soit un émigrant en s'engageant à respecter les ordres d'Allah, Exalté soit-Il.
Cependant, l’Hégire prophétique est liée à l'abandon d'un lieu d'origine pour se déplacer à un autre en ayant pour seul objectif d'acquérir la satisfaction d'Allah, Exalté soit-Il, malgré le profond attachement qui lie l'homme à sa patrie et son harmonie avec l'environnement naturel et social de celle-ci.
Les immigrants exprimèrent vivement leur nostalgie de la Mecque, notamment dans les premiers temps.
L’Hégire nécessita une capacité d'adaptation au nouveau milieu, à savoir Médine, où le climat était différent de celui de la Mecque ; c’est pour cela d’ailleurs que certains Mohadjirounes, émigrants, furent atteints de fièvre.
De même, l'économie de Médine reposait sur l'activité agricole contrairement à celle de la Mecque qui s’appuyait sur le commerce. Les immigrants y avaient abandonné leurs fortunes et leurs logements.
Pourtant, l’Hégire était un ordre divin auquel il fallait obéir et endurer les difficultés inhérentes.
C’est Allah, Exalté soit-Il, qui a choisi le lieu de l’Hégire, comme cela a été mentionné dans l'honorable Hadith:
"J'ai vu pendant mon sommeil que je quittais la Mecque pour un endroit où se trouvaient des palmiers ; j'ai d’abord imaginé que c'était Al Yamaamah ou Hadjr, mais en fait c'était " Yathrib, Médine".
Dés que l’Hégire commença, les convois d'émigrants ont afflué vers leur nouvelle patrie. Les femmes participèrent à cet événement béni, parmi lesquelles, citons Om Salamah Hind bint Abou 'Omayah qui subit beaucoup de préjudices de la part des polythéistes ; ceux-ci voulaient l'empêcher d'émigrer; ils sont même allés jusqu'à lui arracher son bébé de telle manière que la main de son nouveau-né dut être amputée … mais elle persista à vouloir émigrer et réussit malgré les dangers et les difficultés.
'Asmaa' Bint Abou Bakr a vu son nom éternisé dans l'Histoire et a obtenu le surnom de "Thaat An Nitaaqayn" ou (celle qui a deux ceintures) quand elle a déchiré sa ceinture en deux afin d'y cacher la nourriture de deux émigrants, le Prophète et Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui en la serrant autour de sa taille.
L’Hégire des femmes s'est multipliée dans l'Islam jusqu'à ce qu'elle fût établie en vertu de ce verset coranique (sens du verset):
"Quand les croyantes viennent à vous en émigrées, éprouvez-les"(Coran 60 /10)
Maints versets ont été révélés ordonnant aux croyants d’émigrer et évoquant ses mérites, et ce depuis son début jusqu'à l'an 8 de l'Hégire quand elle prit fin après la conquête de la Mecque et l'annonce de son arrêt par le Prophète qui dit:
« Plus d’Hégire vers Médine après la conquête mais demeure le Djihaad, combat pour la cause d’Allah et la bonne intention et si vous êtes appelés à joindre l'armée, alors obéissez sans délai »
L'ordre de l'immigration vers Médine se justifiait par le fait qu'elle était le refuge des croyants et le berceau de l'Islam, Allah, Exalté soit-Il, y a légiféré le Djihaadafin d'affronter les ennemis, et de se protéger des embuscades, des Qourayshites, des juifs et des bédouins ; il fallait donc lui fournir la force humaine nécessaire, ce qui explique la raison de la révélation de ces versets du Coran, regorgeant de promesses de récompense en faveur des Mohadjirounes(sens des versets:
"Certes, ceux qui ont cru, émigré et lutté, dans le sentier d’Allah, ceux-là espèrent la miséricorde d’Allah" (Coran 2/218)
"Et ceux qui, pour (la cause d’) Allah, ont émigré après avoir subi des injustices, Nous les installerons dans une situation agréable dans la vie d’ici-bas" (Coran 16 /41)
Et quiconque émigre dans le sentier d’Allah trouvera sur terre maints refuges et abondance". (Coran 4 /100)
Allah, Exalté soit-Il, a merveilleusement honoré les émigrants dans la vie d’ici bas en plus de l’au-delà. Ils ont été les fondateurs de l'Etat islamique, ce qui leur a valu une belle récompense divine. Ils sont devenus alors les rapprochés d'Allah et ont pu s'attirer Sa satisfaction.
"Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée", (Coran 9 /100)
Ainsi, Allah, Exalté soit-Il, a-t-Il éternisé leur mémoire dans le Coran que les musulmans continueront à réciter jusqu'à la fin des temps, ce qui est une forme d'adoration d’Allah.
"L’Hégire est l’une des traditions ancrées par les Prophètes –'Alaihim as Sallam".
Le Prophète ne fut pas le premier Prophète à avoir reçu l'ordre de l'émigration sur le sentier d'Allah, Exalté soit-Il ; plusieurs prophètes, Alaihim Assalam furent soumis à cette épreuve…
Allah, Exalté soit-Il, nous a informé qu’Ibrahim, ', émigra de son pays vers l'Egypte ainsi que vers d'autres pays pour appeler les gens au monothéisme. Que Ya'qoub et Youssof, 'Alaihoma Assalam, ont émigré de la Palestine vers l'Egypte et que Lout, , abandonna son village à cause de la corruption qui sévissait et du refus de ses habitants de répondre à son appel et que Moussa, 'Alaihi as Sallam, émigra accompagné de son peuple de l'Egypte au Sinaï en essayant de fuir avec leur religion la tyrannie de Pharaon.
Ainsi, l'immigration est l'une des traditions prophétiques, et l'immigration de notre Prophète –Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam- fut la dernière et ses conséquences furent si profondes qu'elles représentèrent un tournant historique décisif.
On entend par " tournant décisif" le résultat de l’Hégire, à savoir l'établissement de l'Etat Islamique à Médine qui était le résultat de l'immigration. Cet Etat a jeté les bases de la société islamique sur fond d'unité, d'affection, de solidarité, de fraternité, de liberté, d'égalité et de garantie des droits.
Le Prophète était le chef de cet Etat, le commandant de ses armées, son juge suprême et son premier tuteur.
Le Prophète a mis en vigueur la Charia islamique, et le Coran, qu’Allah, Exalté soit-Il, révélait graduellement, lui servait de source législative. Les Compagnons, quant à eux, étudiaient cette révélation, l'appliquaient sur eux-mêmes, et apprenaient son interprétation et sa rhétorique par le biais du Prophète C'est dans ce contexte qu'une génération dont la seule préoccupation était la satisfaction d’Allah, Exalté soit-Il, vit le jour, capable de concilier l'adoration d'Allah à la fondation d'une vie prospère en agissant en vertu de la formule:
« Œuvrez pour votre vie ici bas comme si vous alliez vivre éternellement et œuvrez pour l'au-delà comme si vous alliez mourir demain. »
Durant une seule décennie, la majorité de la Péninsule Arabique s'est unie sous l'étendard de l'Islam, et la religion s’est propagée au cours des quelques décennies suivantes, couvrant une vaste région, du Sind, à l'est, jusqu'à l'océan Atlantique, à l'ouest.
Les gens qui habitaient ces régions se sont convertis à l'Islam, ont cherché refuge auprès de sa Charia équitable et ont fondé une civilisation florissante, dont les fruits furent récoltés pendant de longs siècles dans tous les domaines du savoir depuis la législation, en passant par la pédagogie, jusqu'aux sciences cosmiques et naturelles.
Qu'allah nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par son noble Messager ses Compagnons,et ceux qui les ont suivis Allahoumma Amin
Wa Allahou A'lam! Et Dieu est plus savant!
La sérénité dans la vie du
Prophèteet ses Compagnons
Si la sérénité envahit le cœur, il sera apaisé, les membres se calmeront, se recueilleront et se pareront de dignité ; et c'est là que la langue sera muée par la vérité et la sagesse. Tel était le cas du Prophète quand il a commencé à proclamer la vérité parmi les hommes et à transmettre son Message de monothéisme parmi les polythéistes. Il a subi le tort que l’on sait : on a essayé de l'étrangler une fois, on a jeté une autre fois les entrailles d’un chameau sur son noble dos, il a été assiégé dans les sentiers de montagne pendant trois ans, a été accusé d'être un sorcier, un devin, un fou, d’être à l'origine de la séparation entre les époux, etc.
Il a enduré tout cela avec patience et en espérant la rétribution d'Allah, et a dit à son oncle lorsqu'il essaya de le convaincre de trouver un compromis avec les dirigeants de Quraysh : « Je jure par le nom d’Allah, Ô mon oncle ! Que s'ils mettent le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission (appeler les gens à l'Islam), je n'y renoncerai pas jusqu'à ce qu’Allah fasse triompher l'Islam ou que je périsse en le défendant ! »
Il a répondu aux actes de malveillance par des actes de bienfaisance. Il a poursuivi sa prédication sans tenir compte de leur refus et de leur détournement des gens qui adorent Allah tout en répétant : « Ô Allah, pardonne aux gens de mon peuple, car ils ne savent pas ». Il a même invoqué Allah en leur faveur : « J'espère en fait qu'Allah fasse de leurs descendants des hommes qui L'adorent Lui Seul sans rien Lui associer »
La sérénité, un signe de foi solide :
La sérénité est un signe de foi solide et de confiance en Allah, Elle entraîne l'humilité et la tranquillité, elle procure à celui qui la possède la dignité aux moments où le cœur est pris de panique et où la raison s'égare. Dans ce contexte, méditez sur le jour de l'émigration quand Abû Bakr dit : «'Si l'un d'eux regardait dans la direction de ses pieds, il nous verrait'. Le Messager lui dit alors: 'Que penses-tu, ô Abû Bakr, de deux personnes qui jouissent de la protection et du soutien d'Allah ?'».
A ce propos, Allah, t, dit (sens du verset) : « Si vous ne lui portez pas secours... Allah l’a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l’avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu’il disait à son compagnon : 'Ne t’afflige pas, car Allah est avec nous.' Allah fit alors descendre sur Lui Sa sérénité (sakîna) et le soutint de soldats (Anges) que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d’Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage » (Coran 9/40).
Le jour du pacte d'al-Hudaybiyya, lorsque les Compagnons au début furent réticent et ne comprirent pas la souplesse du Prophète face aux exigences des Quraychites, il leur dit : «Ce sont là les ordres de mon Seigneur et Il ne m'égarera pas ». Le jour de la bataille d'Uhud, l'une de ses incisives fut cassée et son noble visage blessé. Lors de la bataille d'al-Ahzâb (les Coalisés) il plaça sous sa ceinture deux pierres pour augmenter la pression sur son ventre à cause de la faim qui le tenaillait et avait le corps couvert de la poussière qu'il s'évertuait à transporter loin de la trachée creusée par ses Compagnons en répétant avec eux : «Seigneur, sans Toi nous n'aurions pas été dirigés dans la bonne voie. Nous n'aurions fait ni aumône ni prière. Fais descendre sur nous la quiétude. Affermis nos pas à la rencontre de l'ennemi. Et si ceux qui nous ont opprimés essayent de nous diviser, nous resterons unis » (Boukhari).
Celui qui médite sur les actes et les paroles du Prophète dans les moments d'aisance comme de gêne, trouvera que la sérénité est le signe de la satisfaction d'Allah vis-à-vis du serviteur et qu'elle entraîne également la satisfaction du serviteur vis-à-vis de ce qui lui a été prescrit par Allah, . Il remarquera aussi qu'elle empêche l'abus et l'excès, qu'elle apaise le craintif et console l'affligé.
C'est grâce à la sérénité que le serviteur obéit à Allah, , et se conforme au modèle du Prophète.
Allah, , dit au sujet des croyants qui ont participé au pacte d’al-Ridwân (sens du verset) : « Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche » (Coran 48/18).
Allah, , dit à propos du Prophète et des Compagnons qui ont participé avec lui à la bataille de Hunayn : « Puis, Allah fit descendre Sa quiétude (sakîna) sur Son messager et sur les croyants. Il fit descendre des troupes (Anges) que vous ne voyiez pas, et châtia ceux qui ont mécru. Telle est la rétribution des mécréants» (Coran 9/26).
« Et quand les croyants virent les coalisés, ils dirent : « Voilà ce qu’Allah et Son messager nous avaient promis ; et Allah et Son messager disaient la vérité. Et cela ne fit que croître leur foi et leur soumission » (Coran 33/22).
Qu'allah nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par son noble Messager ses Compagnons,et ceux qui les ont suivis Allahoumma Amin
Wa Allahou A'lam! Et Dieu est plus savant!
Les merveilles du jeûne
«Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l'a prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété » (Coran 2/183),
Le verset de la tolérance en Islam (sens du verset) : « Nulle contrainte en religion ! […] » (Coran 2/256) n’a été révélé après le plus important verset du Coran, c’est-à-dire le verset du Trône, que pour montrer, et Allah sait mieux, que cette religion n’a pas besoin d’avoir recours à la contrainte – qui est une preuve d’impuissance – pour triompher de toute autre religion en dépit de l’aversion des mécréants. Il est facile à Allah, , qui Se caractérise par la perfection totale, comme Le décrit le verset du Trône, de manifester la splendeur de ses signes afin d’attirer à elle les cœurs, de séduire les esprits et d’amener les gens à reconnaître la grandeur de son témoignage. C’est-à-dire : ne contraignez personne à entrer dans cette religion, mais enlevez le voile qui existe entre les gens et le caractère resplendissant de ses preuves. Ensuite, laissez-les seuls avec elles, car la splendeur de sa lumière captivera les regards et les âmes.
Un homme converti à l’Islam me raconta l’histoire de sa conversion et me dit que la cause de celle-ci avait été le mois de Ramadan. Il me dit qu’il avait été surpris par le comportement des musulmans de son village et par la manière dont leurs visages se tournaient vers le ciel vers la fin du mois qui précède celui du Ramadan, comme s’ils attendaient un signe au-dessus d’eux provenant du Créateur de l’univers afin d’accomplir quelque chose. Et lorsqu’ils apercevaient le croissant de lune, ils se réjouissaient alors énormément comme si on leur avait annoncé une incroyable bonne nouvelle. Je ne m’imaginais pas que la cause de leur joie était qu’ils allaient s’abstenir de jouissances durant toute la journée, et cela, pendant un mois entier. Ces jouissances pour lesquelles les êtres humains se combattent, se livrent à des guerres qui tuent des millions de personnes, et qu’ils allaient prier leur Seigneur dans l’intimité de la nuit. Il dit : « Ce comportement de leur part m’interpella et me frappa. Je me mis alors à jeûner alors que je ne connaissais rien à l’Islam et que je n’avais pas prononcé le témoignage de foi. Je me contentais de m’abstenir de boire, de manger et d’avoir des rapports charnels avec mon épouse lorsque les musulmans se rendaient à la prière du Fajr, puis je rompais le jeûne lorsque j’entendais l’appel à la prière du Maghrib. J’allais prier les Tarâwîh avec eux en les imitant dans leurs gestes, me tenant debout, m’inclinant et me prosternant, mais je ne disais rien. J’y trouvais un apaisement étonnant et une plénitude que mon âme n’avait jamais connue auparavant. La moitié du mois du Ramadan venue, l’imam remarqua que j’étais étranger aux gens et me questionna. Il fut fort surpris de mon histoire et rassembla les gens pour qu’ils m’écoutent. Lorsqu’ils entendirent mon histoire, ils m’enseignèrent l’Islam et je prononçai le témoignage de foi. Ils se mirent alors à glorifier Allah, , et me dirent que je m’étais converti grâce au mois de Ramadan et me nommèrent donc ‘Ramadan’ ! ».
Parmi les étonnants signes d’Allah, , durant le mois de Ramadan, il y a le fait que si tous les philosophes et les penseurs de la terre rassemblaient l’équivalent de la terre en or afin qu’un sixième des habitants du globe s’abstiennent des plaisirs sensuels, se détournent des jouissances de ce monde, se privent de nourriture et se tournent vers leurs âmes pour les purifier de leur attachement au monde matériel pour atteindre la haute moralité que le Prophète décrit ainsi :
« Celui qui ne renonce pas au mensonge, aux actes illicites qui en sont la conséquence, et à l’ignorance, Allah n’a que faire qu’il renonce à la nourriture et à la boisson. » (Boukhari).
Et cela, ne serait-ce que durant une seule journée et non un mois entier, ils avoueraient leur incapacité à faire ce que cette noble religion a réussi à accomplir.
Chaque année durant un mois entier, cette religion supprime le plaisir des ventres et le remplace par la purification des cœurs. C’est pourquoi, et Allah sait mieux, le jeûne a été prescrit durant la journée et non la nuit afin que cette sagesse soit visible aux gens et ne soit pas cachée par l’obscurité de la nuit, dans les maisons des sédentaires et des nomades. Et c’est certes là un signe impressionnant.
Demandez donc à ceux qui appellent les non-musulmans à l’Islam, ils vous raconteront des choses étonnantes et vous diront que le mois de Ramadan est le mois où les gens embrassent en masse la religion d’Allah, .
Parmi les merveilles de ce mois béni, figure le fait qu’Allah, , en fit le moment des plus grandes victoires de l’Islam afin que personne ne dise que le jeûne affaiblit les énergies.
Parmi les merveilles du mois de Ramadan, figure le fait qu’il propage le bien parmi les gens. C’est pourquoi vous constatez que les gens sont bons les uns envers les autres durant ce noble mois. Il n’est comparable en rien avec le reste de l’année et c’est pour cela que la majorité des gens l’appelle « le généreux Ramadan » en raison de l’immense charité et de la bonté qu’ils constatent entre les gens durant ce mois.
C’est pourquoi, et Allah sait mieux, la joie fut prescrite durant le jour de l’Aïd qui le suit et qu’elle fut associée au paiement d’une aumône avant la prière de l’Aïd afin de faire comprendre aux musulmans que la véritable joie est celle qui résulte de la bonté envers les gens et du renoncement à l’avidité de la vie matérielle au profit du don et de la pureté spirituelle.
Parmi ses merveilles, il y a le fait qu’il renouvelle l’harmonie entre le musulman et le message de l’Islam en transformant l’abandon pur et simple de la prédication en l’acte positif le plus bénéfique pour l’humanité. C’est pourquoi vous constatez que le musulman se transforme en prédicateur malgré lui durant le mois de Ramadan. Lorsque les gens autour de lui l’interrogent : « Pourquoi ne manges-tu pas ?! » Il répond : « Parce que c’est le mois de Ramadan et que je jeûne ». Ils le questionnent alors au sujet du jeûne et il leur parle de l’Islam.
Tel est donc l’Islam qui étonne le monde par ses exploits durant le mois de Ramadan lorsqu’il attaque de front la mondialisation matérialiste sauvage qui a détruit culture et bétail et enraciné dans le monde entier la recherche avide de ces trois choses que sont la matière, les jouissances et le profit. L’Islam l’attaqua de front avec des valeurs telles que la purification de l’âme, le raffinement des mœurs et le bon comportement avec tout le monde.
Ô Allah, fais-nous bénéficier au maximum de la bénédiction du mois de Ramadan.
Âmîn
Qu'allah nous guide sur le droit chemin,le chemin tracé par son noble Messager ses compagnaons,et ceux qiu les ont suivis Allahoumma Amin
Wa Allahou A'lam! et Dieu est plus savant!
la bonne nouvelle de Ramadhan
"Ô les croyants! On vous a prescrit aṣ-Ṣiyām(2) comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété,"Al baqarah (183)
Abû Hurayra a rapporté que le messager d'Allah a dit : « Un mois béni, Ramadhan vous est venu. Allah vous a rendu obligatoire son jeûne. Pendant ce mois, les portes du ciel sont ouvertes, les portes du Feu de l'enfer sont fermées et les diables sont enchaînés. A Allah appartient une nuit, une nuit meilleure que mille mois. Quiconque est privé de son bien, alors il a été privé (de tout le bien). »
Le hadith est une bonne annonce aux serviteurs pieux d'Allah, de l'arrivée du mois béni de Ramadhan. Le prophète a informé ses compagnons de son arrivée et ce n'était pas une simple annonce. Plutôt son intention était de leur donner la bonne annonce d’une période magnifique de l'année, pour que les gens pieux et prompts à accomplir des actes, puissent lui donner ce qui lui est dû. Ceci parce que le prophète a expliqué dans le hadith qu'Allah a préparé pour Ses serviteurs des voies vers l'obtention du pardon et Son agrément et ces voies sont nombreuses. Ainsi, celui à qui le pardon échappe pendant le mois de Ramadhan a été privé d’une privation extrême.
Parmi les grandes faveurs et générosités qu'Allah a accordées à Ses serviteurs, est qu'Il a préparé pour eux, des occasions méritoires pour qu'elles soient une source de profits pour ceux qui lui obéissent et une course pour ceux qui se précipitent pour rivaliser dans les bonnes actions. Ces occasions méritoires sont des périodes pour accomplir des espoirs en s’exerçant dans l'obéissance et en levant les défauts et nos manquements par l'autorectification et le repentir. [...] Allah possède les choses les plus belles comme récompense, qu'Il accorde à qui Il veut, par Sa Grâce et Miséricorde.
Donc celui qui réalise le vrai bonheur est celui qui profite de ces heures, jours et mois vertueux et se rapproche de Son Seigneur, en faisant ce qui est prescrit parmi les actes d'obéissance.
Ainsi, peut-être lui accordera-t-on une des nombreuses bénédictions de ces occasions et qu’il sera aidé par cela, d’une aide qui le sauvera du Feu et de ce qu'il contient, ainsi de son ardeur.
Nous permettre de vivre le mois de Ramadhan est une générosité magnifique en soi, accordée à celui qui l'atteint et se lève à son occasion, veillant en prière pendant sa nuit et jeûnant pendant son jour. En cela, il retourne vers son Seigneur de la désobéissance à l’obéissance, de la négligence au rappel, de l’éloignement au retour vers Lui repentant.
Le musulman doit prendre conscience de cette générosité et reconnaître son ampleur. En effet, de nombreuses personnes ne peuvent jeûner, parce qu'elles meurent avant qu'elles ne l'atteignent ou parce qu'elles ne sont pas capables d'observer le jeûne ou parce qu'elles le refusent et s'en détournent. Ainsi, celui qui jeûne doit louer son Seigneur pour cette générosité et doit accueillir ce mois avec la joie et le plaisir d’accueillir un moment magnifique de l'année parmi toutes les occasions pour accomplir des actes d'obéissance. Il doit s’exercer profondément à accomplir de bonnes actions. Et il doit invoquer Allah de lui permettre de jeûner et de prier la nuit et qu'Il lui octroie le sérieux, l'enthousiasme, la force et l'énergie durant ce mois. Et qu’Il l'éveille de l’insouciance de dormir trop longtemps pour qu'il puisse profiter de ces instants vertueux.
Il est malheureux de constater que de nombreuses personnes ne connaissent pas la valeur de cette vertueuse occasion, ils ne la considèrent pas non plus comme étant sacrée. Donc, le mois de Ramadhan ne devient plus une période significative pour l'obéissance, l'adoration, la récitation de Qur'an, l’aumône et le rappel d'Allah. Plutôt :
Les pieux prédécesseurs avaient l'habitude de dire : « Certes, Allah, , a fait du mois de Ramadhan une compétition pour Ses créatures, dans lequel ils peuvent se concurrencer vers Son agrément, en lui obéissant. Ainsi, un groupe vient en premier et ils prospèrent et un autre groupe vient en dernier et ils échouent. »
Aussi, l'individu ne sait pas si c'est peut-être le dernier Ramadhan qu’il verra dans sa vie, s'il l'achève. Combien d'hommes, de femmes et d’enfants ont jeûné avec nous l'année passée et sont maintenant couchés et enterrés dans les profondeurs de la terre. Et ils espéraient jeûner beaucoup plus de Ramadhan. De même, nous allons tous suivre leur chemin. Donc, le musulman doit se réjouir de cette occasion magnifique pour l'obéissance. Et il ne doit pas y renoncer, mais au lieu de cela s’occuper avec ce qui lui profitera et ce dont les effets resteront. Qu’est-ce que (Ramadhan), sinon un nombre de jours comptés, jeûnés à la suite et qui finissent rapidement.
Qu’Allah nous mette, aussi bien que vous, parmi ceux qui sont les premiers dans la réalisation des bonnes actions.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Shaykh ‘Abdullah ibn Saleh Al-Fawzan
Source: Ahadith As-Siyam : Ahkam wa Adab (pg. 13-15)
L’importance de sourate Al-Kahf (La caverne)
Abou Sa’id Al-Khoudri, , a rapporté que le Messager d’Allah, , a dit:
"Celui qui lit la sourate "Al-Kahf" (La caverne) un vendredi, une lumière l’éclairera jusqu’au vendredi suivant" (Hadith authentique rapporté par Al-Hakim et Al-Bayhaki).
Sourate Al-Kahf est une sourate révélée à la Mecque à part ses versets 28, 83 et 101 qui furent révélés à Médine. Elle compte 110 versets et son nom est tiré de son 9èmeverset.
Parmi les nombreux hadiths qui font l’éloge des mérites liés à sa lecture, figures les deux suivants :
Abou Ad-Darda’, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d’Allah, , a dit:
"Celui qui retient par cœur les dix premiers versets de la sourate "Al-Kahf" (La caverne) sera préservé de l’Antéchrist." Selon une autre version : les dix derniers versets de la même sourate (Hadith rapporté par Mouslim).
Cette importante sourate fut révélée en réponse à trois questions posées par les polythéistes mecquois, en connivence avec les Gens du Livre, pour tester l’authenticité du Message apporté par leProphète . Les questions étaient les suivantes:
1. Qui furent les "Gens de la Caverne"?
2. Quelle est l’authentique histoire d’Al-Khadir?
3. Que sais-tu de Dhoul-Qarnayne
Étant donné que les histoires dont il est question relèvent des traditions chrétiennes et juives, inconnues dans le territoire du Hijâz (c’est à dire la Mecque et ses environs), elles constituaient pour les Qurayshites une excellente occasion de voir si le Prophète avait bien accès au monde du de l’Inconnu (Ghayb) ou pas. Allah, cependant, donna non seulement une réponse complète à leurs questions, mais surtout souligna le parallèle entre ces histoires et les défauts des opposants à l’Islam dans le conflit qui opposait, à la Mecque, la foi et l’incrédulité.
Au sujet des Gens de la Caverne, Allah répondit que ces gens avaient foi dans le même dogme monothéiste que celui qui est présenté dans le Coran et que les conditions dans lesquelles ces gens vivaient correspondaient trait pour trait à celle des musulmans persécutés à la Mecque. D’autre part, ceux qui persécutaient les Gens de la Caverne agissaient de la même manière que les persécuteurs qurayshites.
En outre, les musulmans ont appris de cette sourate que tout croyant qui serait persécuté dans une société cruelle ne devait pas céder devant le mensonge, mais s’exiler, même seul, en ne comptant que sur Allah. Cette sourate fut l’occasion également de souligner, pour les mécréants mecquois, que cette histoire des Gens de la Caverne constituait une preuve suffisante de l’existence de l’au-delà, car elle montre qu’Allah a le pouvoir de ressusciter qui il veut, même après une longue mort comme ce fut le cas des Gens de la Caverne.
Cette histoire a également permis de mettre en garde les notables de la Mecque qui persécutaient la jeune et peu nombreuse communauté musulmane. Elle fut également l’occasion d’informer le Prophète qu’il ne devrait en aucun cas négocier avec les persécuteurs ni leur accorder plus d’importance que ses partisans pauvres.
Ensuite, ce fut l’occasion d’exhorter ces notables à cesser de ne faire que profiter des plaisirs éphémères de cette courte vie et à rechercher plutôt les plaisirs éternels de l’au-delà.
L’histoire d’Al-Khadir et Moïse a permis à la fois de répondre aux mécréants et de conforter les croyants. La morale de cette histoire est la suivante: "Vous devriez avoir une Foi totale dans la Sagesse de ce qu’Allah a décidé qu’il vous arriverait.
La réalité ne vous est pas perceptible et vous ne savez comment comprendre cette sagesse. Parfois, alors qu’il semble que les événements vous sont défavorables, vous geignez « Comment cela a-t-il pu se passer ? Pourquoi subissons-nous tout cela ? » En réalité, s’il vous était donné d’appréhender ce qui se passe véritablement, vous vous apercevriez combien ce qui vous arrive est la meilleure chose possible. Même si parfois, une chose semble vous être défavorable, vous verriez qu’en définitive elle s’avère être un bien pour vous."
Le même enseignement peut être tiré de l’histoire de Dhoul-Qarnayn. Allah, avec cette histoire, sermonne les mécréants inquisiteurs pour leur dire « Ô vous, notables orgueilleux de la Mecque ! Tirez leçons de cette histoire ! Bien qu’il fût un grand souverain, un grand conquérant et qu’il possédât de nombreux biens, il n’a eu de cesse de se soumettre à son Créateur.
Mais vous, vous vous rebellez contre Lui, alors que vous n’êtes rien comparés à Dhoul-Qarnayn. D’autre part, il n’a pas mis sa réelle confiance dans le mur de protection, très solidement bâti, mais bien en Allah ! Il était convaincu que ce mur le protégerait contre ses ennemis tant que telle serait la volonté d’Allah mais qu’il s’effondrerait, si solide qu’il fût, quand telle sera la Volonté d’Allah, exalté soit-Il. Mais vous qui ne possédez en comparaison que d’insignifiantes demeures fortifiées, vous vous croyez pourtant à l’abri permanent de toutes calamités. »
Alors que le Coran est venu retourner la situation contre ceux-là même qui tentaient de piéger le Prophète , à la fin de la sourate, Allah conclut comme il avait commencé : « L’unicité du Créateur et l’au-delà sont des vérités absolues. Pour votre propre bien, vous devez y croire, vous conformer à ce qu’elles impliquent dans votre vie, et agir avec la conviction que vous rendrez des comptes à Allah. Si vous ne vous conformez pas, vous gâcherez votre vie d’ici-bas et tout ce que vous ferez sera perdu».
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
".Sois bon dans le voisinage de celui qui est ton voisin
, tu seras unMusulman".
« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant,»
[S 4 – V 36 ]
Le prophète Muhammed a dit :
« L'Ange Jibril -Gabriel- n'a cessé de me faire des recommandations au sujet du voisin,au point que j'ai cru qu'il allait l'imposer comme héritier.»
[Rapporté par Al-Bukhârî ]
Être musulman, c'est une triple façon d'être… C'est d'abord et avant tout une façon d'être envers le Créateur ; c'est ensuite une façon d'être envers les créatures, vivantes ou inertes ; c'est enfin une façon d'être envers soi-même
L’islam est beaucoup plus vaste et beaucoup plus large : C’est une relation entre DIEU et nous mais aussi une relation entre nous et eux.
Et c’est qui eux ? Ce sont les êtres humains, les animaux, les plantes bref, toutes les créatures de DIEU. Ainsi, l’islam est une religion qui nous dicte notre conduite
dans le domaine spirituel (la relation entre DIEU et nous) et dans le domaine temporel (la relation entre les créatures de DIEU).
Et quel est le volet de notre religion le plus important ? Est ce qu’on peut mettre le paquet entre DIEU et nous au dépend des relations que nous devon savoir avec les êtres humains et les autres ; ou le contraire ?
En fait, notre religion est la religion de l’équilibre, elle nous demande d’assurer nos devoirs et de donner à chacun son dû.
On ne peut pas vivre seul, on a tous des contacts au quotidien avec nos voisins. Ainsi, vos collègues de travail sont vos voisins, à l’école, les personnes que l’on côtoie sont nos voisins puis il y a surtout les gens qui habitent à côté de chez nous, ce sont les voisins proches.
Les êtres humains sont par nature voués à avoir des relations et des contacts au quotidien c’est pour cela qu’il faut apprendre a vivre ensemble. Et lorsque l’islam parle du voisin, il ne précise pas le voisin musulman ou le voisin non musulman, riche ou pauvre, il parle du voisin point final.
C’est vrai que le voisin musulman a sans doute plus de droit que le voisin non musulman, le voisin qui est un proche parent a plus de droit que celui qui n’est pas proche mais ce qui est sûr et certain c’est que l’islam insiste sur le fait qu’un bon musulman est un bon voisin et il doit tout faire pour avoir une bonne relation et un bon contact avec qui ?avec son entourage.
Et les savants vont plus loin puisqu’il considère l’époux comme un voisin et l’épouse comme une voisine et je pense que notre épouse c’est notre voisine la plus proche et l’époux le voisin le plus proche.
Ainsi, tout ce qu’on va dire s’applique à toutes ces personnes ; nos proches avec qui nous partageons le même toit, le voisin celui qui habite à côté de chez nous, ceux que l’on côtoie au travail ,lorsqu’on étudie, bref, tout contact que vous aurez avec une personne qu’il soit long, permanent ou court, fait de cette personne un voisin Donc il a des droits et nous avons des devoirs à son égard.
Le Prophète Mouhammad dit :
"Adopte "al ihsân" envers ton voisin, tu seras un croyant (complet)."
Le Messager d'Allah met ici l'emphase sur l'attitude que le musulman doit adopter à l'égard de son voisin : des oulémas précisent que le terme "djâr" employé ici désigne bien évidemment celui qui habite à proximité, mais également toute personne que nous côtoyons, que ce soit durant le travail, pendant les études, au cours du voyage, etc.…
En revenant vers l'ensemble des références traitant de ce sujet, il ressort que chacun a, à ce niveau, trois devoirs fondamentaux :
Le premier est justement celui qui est souligné dans le présent Hadith, en l'occurrence le devoir de bienveillance (al ihsân). Le musulman doit ainsi toujours s'efforcer d'adopter une attitude positive et un comportement empreint de bonté envers son voisin, et ce, par exemple :
en le traitant avec considération et respect. Abou Houraïra rapporte que le Prophète Mouhammad a dit :
"Celui qui croit en Allah et au Jour Denier, qu'il honore son voisin."
(Boukhâri et Mouslim)
En manifestant de la générosité à son égard. A une occasion, le Messager d'Allah avait exhorté l'un des ses Compagnons, Abou Dharr (radhia Allâhou anhou), en ces termes :
"Lorsque tu prépares un bouillon, augmentes-y la quantité d'eau puis offres-en un peu à une famille de ton voisinage."(Mouslim)
A une autre occasion, le Prophète Mouhammad s'était adressé aux musulmanes et leur avait dit :
"Qu'aucune femme ne méprise (le cadeau qu'elle peut offrir) à sa voisine, même s'il s’agit (de quelque chose d'aussi insignifiant qu')une patte de mouton." (Boukhâri et Mouslim)
ou encore, en lui apportant l'assistance et le soutien moral ou matériel dont il peut avoir besoin. Anas rapporte que le Prophète Mouhammad a dit :
"N'a pas cru en moi celui qui dort repu tandis que son voisin, à côté de lui, a faim et il est au courant de cela."(Mousnad Bazzâr – Authentifié par Al Albâni)
Il est très important de souligner cependant que l'expression du bon comportement envers le voisin doit se faire dans le strict respect des impératifs du droit musulman, notamment en ce qui concerne les limites imposées dans les contacts avec les personnes du sexe opposé. Il est par exemple évident que la façon d'exprimer sa courtoisie ne sera pas du tout la même pour un homme à l'égard d'une voisine qu'à l'égard d'un voisin : Les règles au niveau du contact visuel, de la façon de converser etc. avec chacun d'eux sont bien évidemment différentes et doivent être scrupuleusement respectées… Si je prends la peine d'insister sur ce point, c'est simplement parce que chaytân et son allié, notre nafs ammârah (facette de l'égo qui inspire fréquemment le mal), peuvent aisément nous pousser à la transgression à ce niveau, et ce, sous couvert des meilleurs intentions, en nous exhortant par exemple à adopter une bienveillance -ihsân- à deux vitesses qui ferait que :
- l'on présente à une voisine un grand salut décoré par notre plus beau sourire, alors que pour un voisin, on se contente la plupart du temps d'un simple et rapide "bonjour"…
l'on soit pris d'une grande compassion lorsqu'on voit une voisine porter deux sacs et que l'on soit donc toujours prêt à lui proposer son aide, alors que, dans le même temps, si nous voyons un voisin peiner pour transporter quelque chose de bien plus lourd chez lui, on est bien moins prompt à lui venir en aide…
Le second devoir envers le voisin consiste à éviter de faire quoique ce soit qui puisse lui causer du tort. Le Prophète Mouhammad a tenu des propos des sévères concernant celui qui nuit à son voisin ; il a dit :
"Par Allah ! N'est pas croyant ! Par Allah ! N'est pas croyant ! Par Allah ! N'est pas croyant (...) celui dont le voisin n'est pas à l'abri de ses méfaits."(Sahîh oul Boukhâri)
Cela implique par exemple que l'on soit particulièrement vigilant au bruit que nous faisons (surtout lors des heures de repos), à la façon dont nous nous garons devant chez lui, à l'entretien de l'espace qui se trouve à proximité immédiate de sa propriété,… C'est souvent en raison de la négligence dont on se montre coupable par rapport à ces points (considérés fréquemment comme étant des détails, mais qui, en réalité, sont très importants) que des tensions durables apparaissent entre voisins.
Et il faut savoir que les nuisances causées au voisin peuvent avoir des conséquences terribles… Elles peuvent annuler complètement l'effet positif de toutes nos bonnes actions nafl -non obligatoires, comme en témoigne le récit suivant :
Abou Houreirah raconte ainsi qu'un homme questionna un jour le Prophète Mouhammaden ces termes : "(Que penser d') unetelle (qui) est réputée pour son grand nombre de salât, de jeûnes et de dons (surérogatoires), mais elle cause du tort à ses voisins par ses propos…." Le Prophète Mouhammad répondit : "Elle est dans le Feu !" (Étant donné qu'elle s'efforce, d'un côté, d'accomplir ce qu'il est permis d'abandonner, tandis que, de l'autre côté, elle ne se gêne pas à faire ce qu'il est obligatoire de délaisser…) Il (l'homme) demanda (alors) : "(Et qu'en est-il d') unetelle (autre) qui est (plutôt) connue pour son petit nombre de jeûnes, d'aumônes et de prières. Elle donne (seulement en aumône) des morceaux de fromage. Néanmoins, elle ne cause pas de tort à ses voisins par ses propos." Le Prophète Mouhammad dit alors : "Elle est au paradis." (Étant donné que l'essentiel, dans la pratique du dîn, consiste à faire ce qui est obligatoire et à s'abstenir de ce qui est interdit : et c'est justement ce que fait cette seconde femme. Il n'y a en effet pas vraiment d'intérêt à se focaliser exclusivement sur ce qui est secondaire et à délaisser complètement ce qui est fondamental, comme nous l'avions souligné lors de notre précédente intervention…) (Sahîh Ibnou Hibbân)
Par ailleurs, il existe des Ahâdîth qui montrent que la gravité de porter atteinte aux droits sacrés d'autrui est encore plus grave lorsque c'est le voisin qui en est la victime. Ainsi le Prophète Mouhammad a dit en ce sens que le fait de faire le zinâ avec la femme de son voisin est dix fois plus grave que le zinâ avec n'importe quelle autre femme. Et voler son voisin est également dix fois grave que voler n'importe qui d'autre. (Sens d'un Hadith rapporté par Miqdâd et authentifié par Al Albâni)
le droit du voisin consiste, donc, à le saluer, à lui rendre visite en cas de maladie, à lui présenter des condoléances dans le malheur, à rester avec lui pour le consoler, le féliciter dans les moments de joie en manifestant qu'il partage avec lui sa joie, pardonner ses fautes, ne pas regarder par la terrasse( ou le balcon...) ses défauts, ne pas mettre ce qui le gêne sur le moyen mitoyen, ne pas le gêner par l'eau des gouttières, ne pas mettre du sable près de son entrée, ne pas gêner l'accès à sa maison, ne pas lorgner ce qu'il apporte chez lui, préserver ce qui se dévoile de ses défauts, le secourir s'il est terrassé par une épreuve, à ne pas oublier de surveiller sa maison en son absence , ne pas écouter ce qu'on dit sur lui, à baisser le regard devant sa femme, ne pas fixer du regard sa servante, à parler avec bienveillance à ses enfants, le conseiller dans ce qu'il ignore sur les questions de sa foi et de sa vie ici-bas. Ceci en plus de l'ensemble des droits en faveur de l'ensemble des Musulmans.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Le Pélerinage à la Mecque(El Hajj)
cinquième Pilier de l'Islam
Allah nous a imposé le Hajj et la "Oumra de manière explicite que ce soit à travers le Coran où à travers la Sounnah du Prophète.
Cette obligation doit être honorée au mons une fois dans sa vie. Allah dit : "Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le Hajj de la maison" sourate 3 - verset 97
Abou Houreïra a rapporté dans un Hadith : Lorsque le Prophète fit un sermon et dit : "Ô Gens ! Allah vous a prescrit le Hajj. Faites le".
Le Hajj est obligatoire au moins une fois dans la vie pour tout musulman qui réunit les conditions suivantes :
La puberté
La liberté
La raison
La capacité
Pour la femme, il y a une sixième condition qui est celle de la présence de son mari ou d'un Mahram ( personne masculine pubère qu'elle ne peut épouser), qui voyagera avec elle pour le pélerinage. Il n'est pas permis à la femme de voyager seule pour le Hajj sans son époux ou l'une autre personne masculine comme son père, son fils, son frère... Cette obligation ne se lève pas même si elle trouve un groupe sûr de femmes, si son Hajj est obligatoir ou facultatif, qu'elle soit vieille ou jeune.
Le Prophète a dit :
"Il n'est pas permis à la femme de faire un voyage d'un jour et d'une nuit sauf si elle est accompagnée d'un Mahram"
Le Prophète avait même ordonné à un homme qui s'était engagé dans une troupe pour la bataille, alors que sa femme voulait faire el Hajj, d'accompagner sa femme et de retarder le combat (hadith rapporté par el Boukhari et Mouslim)
Lorsque le musulman a réuni toutes les conditions que l'on vient de citer, il doit alors s'acquitter du Hajj.
Il reste à définir le sens de la capacité :
Lorsque le musulman possède des provisions suffisante pour son aller et son retour, et que ces provisions devront suffire pour subvenir aux besoins de sa famille après son départ, et ceci jusqu'à ce qu'il revienne du Hajj.
Lorsqu'il a trouvé sa monture qui le transportera
Le pélerin doit prendre tout le nécessaire dont il a besoin comme bagages, et il doit avoir la bonne santé physique.
Lorsque toutes ces conditions sont remplies, alors Allah rend obligatoire le Hajj à son serviteur. Par contre, il n'est pas demandé au pèlerin de remplir les conditions de la capacité longtemps avant le Hajj, l'objectif étant qu'il possède entre ses mains ce que nous avons précédemments cité.
On retrouve ceci dans le sens de la parole d'Allah :
"Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le Hajj de la Maison" sourate 3 - verset 97.
Lorsque toutes les conditions qui rendenbt obligatoire le Hajj sont réunies, alors le musulman, aussi bien l'homme que la femme, doit s'acquitter de son pélerinage dans l'immédiat.
Allah a donc ordonné le Hajj de la manière la plus claire et la plus insistante. Ceci pour appuyer sur Son droit, et immensifier Son respect. L'interpellation divine envers les adorateurs par l'obligation ne laisse place à aucun retardement de l'exécution du devoir - le Hajj, sauf pour celui qui est incapable de remplir son obligation.
Mais cette régle s'applique pour toutes les autres adorations. Pour renforcer cette obligation dans l'immédiat dont on retrouve le sens dans les versets du coran, on peut également citer la parole du Prophète :
"Dépêchez vous de vous acquitter du Hajj car aucun de vous, ne sait quand il mourra". Hadith rapporté par Ahmad.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
J-1 avant Ramadan
L'importance de rompre le jeûne
sahl Bin Sa'd rapporte que le Prophète Mohamed à dit
"Les gens ne cesseraient d'être vertueux tant qu'ils seront prompts à
rompre leur jeûne"Bukhari Kitab Us Sawm
(rompre le jeûne rapidement ne signifie guère le rompre avant l'heure prescrite. Le sens de ce hadit est de rompre le jeûne immédiatement après le coucher du soleil, tel qu'il est préconisé par la sunnah du Prophète)
Cheikh Mohamed Hassan : Les règles du jeûne [VOstFR] Part.3
Nouh (Noé)
Après Adam
Dieu a béni la descendance d’Adam (que la paix soit sur lui), et elle fut constituée de nombreux hommes et femmes. Elle s’est multipliée et a occupé toute la terre,
A tel point que si Adam revenait sur terre, il ne pourrait pas comprendre.
Et si on lui disait : « Voici ta descendance, O Adam ! », il serait vraiment étonné et dirait : « Dieu est Grand ! Ce sont tous mes enfants ? Tout ce monde est ma progéniture ? »
Les enfants d’Adam ont eu de nombreux villages. Ils ont bâti beaucoup de maisons, ils ont cultivé la terre, ils ont semé des graines et ils en ont vécu.
Les gens ont suivi la religion de leur père Adam : adorer Dieu sans rien Lui associer.
Ils ont aussi constitué une seule nation ayant un même père et un Dieu unique.
La jalousie de Satan
Mais comment Satan (Ibliss) et sa descendance accepteraient ils cela ?
Les gens ne cesseraient ils jamais d’adorer Dieu ?
Jusqu’à quand continueraient-ils à former une seule nation, sans jamais avoir de différends ? Ceci ne pouvait être ! Non ! Ceci ne pouvait être !
Toute la descendance d’Adam irait elle au Paradis, laissant seuls Ibliss et les siens en Enfer ?
Ceci ne pouvait être ! Non ! Ceci ne pouvait être !
Satan a refusé de se prosterner devant Adam et il a été renvoyé et maudit.
N’était-ce pas là une bonne occasion de se venger et d’entraîner les fils d’Adam en Enfer ?
Assurément, c’est ce qui doit être !
L’idée de Satan
Satan décida donc d’inviter les gens à adorer des idoles, afin qu’ils aillent en Enfer et ne puissent jamais voir le Paradis.
Il savait, en effet, que Dieu ne pardonne pas qu’on lui attribue des associés, mais que Son pardon peut être total, si telle est Sa Volonté.
C’est pourquoi Satan a décidé de dévier les être humains de l’adoration de Dieu.
Mais, par quelle voie les corrompre ? S’il allait voir les gens pour leur dire : « Adorez des idoles plutôt que Dieu. », il serait insulté et lapidé et les gens diraient :
« A Dieu ne plaise ! Donnerions-nous des associés à Dieu ? Adorerions-nous des idoles ? Tu n’es qu’un maudit démon ! Tu es un vilain démon ! »
La ruse de Satan
Satan trouva une voie par laquelle il pourrait s’infiltrer dans l’esprit des gens.
Il existait des personnes qui craignaient Dieu, L’adoraient jour et nuit et Le louaient sans interruption.
Ils aimaient beaucoup Dieu, et Dieu les aimait et exauçait leurs vœux ; de même, les gens les aimaient et les glorifiaient. Satan savait tout cela.
Mais ces personnes moururent et Dieu les prit dans Sa Miséricorde.
Satan alla voir les gens et leur parla de ces hommes ;
Il demanda : « Comment ont vécu parmi vous untel, tel autre, ou tel autre ? »
On lui répondit : « Louange à Dieu ! C’était des hommes de Dieu, Ses Saints ! Quand ils priaient Dieu, leurs prières étaient exaucées et leurs demandes recevaient une réponse.
Des images de saints
Satan demanda aussi : « Et comment est votre peine de leur disparition ? »
« Enorme ! », lui répondit-on.
« Et votre désir de les revoir ? »
« Immense ! », dirent-ils.
« Alors, pourquoi ne pas les voir chaque jour ? »
On lui demanda : « Comment cela est-il possible, alors qu’ils sont morts ? »
« Faite-en des images que vous pourrez regarder tous les matins. »
Les gens furent très heureux de cette idée de Satan et ils représentèrent leurs saints.
Ils regardaient ces images chaque jour, et à chaque fois ils se rappelaient les saints.
Des images aux effigies
On passa ainsi des images aux effigies.
Et l’on fit de nombreuses effigies de saints, que l’on disposa dans les maisons et dans les lieux de prière, tout en continuant à adorer Dieu Seul, sans associé.
Les gens savaient que c’était des effigies représentant des saints,
Et que ce n’était que de la pierre qui ne pouvait faire ni bien, ni mal.
Néanmoins, ils les glorifiaient et leur demandaient de les bénir ; ainsi, que pour chaque saint homme qui venait à mourir, on érigeait une effigie à laquelle on attribuait le nom du défunt.
Des effigies aux idoles
Ainsi passèrent plusieurs générations, Les enfants voyaient leurs pères glorifier ces effigies et leur demander protection et bénédiction ;
Ils les voyaient aussi les embrasser, les saluer et leur adresser des prières,
Comme ils les voyaient baisser la tête devant les effigies et se courber devant elles.
Voulant faire preuve de plus de zèle, les enfants commencèrent à se prosterner devant les effigies, à leur adresser des prières et à immoler des bêtes en leur honneur.
C’est ainsi que les effigies devinrent des divinités que les gens adoraient comme ils avaient adoré Dieu auparavant.
Le nombre de dieux s’éleva et chacun prit un aspect particulier : un fut Ouad, l’autre Souaa, d’autres Yaghout, Yaouk ou Nesr.
La colère de Dieu
Dieu se mit en colère contre les gens. Sa colère fut si grande qu’Il les maudit.
Et pourquoi ne se mettrait Il pas en colère et ne les maudirait-Il pas ? Est-ce pour cela qu’ils ont été créés ? Est-ce pour cela que Dieu leur a accordé Ses bienfaits ?
Ils marchent sur la terre de Dieu et en même temps ils ne reconnaissent pas Dieu !
Ils mangent des produits de Dieu et ils Lui donnent des associés !
C’est une grande injustice ! Certes, c’est une grande injustice !
Dieu se mit donc en colères contre les gens et Il leur refusa la pluie, leur provoquant ainsi une crise. Les récoltes diminuèrent, ainsi que la procréation.
Mais les gens n’en devinrent pas plus raisonnables, pas plus qu’ils ne cherchèrent la rédemption.
Le messager
Dieu décidé donc de leur envoyer l’un des leurs qui leur parlerait et les conseillerait.
Dieu ne s’adresse pas aux gens un par un et ne dit pas à chacun de faire ceci ou cela. Les rois ne s’adressent pas à chacun de leurs citoyens.
Les rois ne vont pas voir chaque individu pour lui ordonner de faire telle ou telle action.
Encore faut-il préciser que les rois sont des êtres humains comme tous les autres ; chacun peut les voir et entendre leur voix. Mais tout le monde ne peut pas voir Dieu et Lui parler, excepté ceux que Dieu a choisis, selon Sa Volonté.
C’est pourquoi Dieu décidé d’envoyer aux gens un Messager qui leur parlerait et les conseillerait.
Un être humain ou un ange
Dieu voulut que ce messager soit un être humain, que les gens connaissent et dont ils comprennent le langage. Si c’était un ange, les gens diraient : « Qu’avons-nous à faire avec lui ? C’est un ange et nous sommes des êtres humains !
Nous mangeons, buvons et avons une famille. Comment alors adorerions-nous Dieu ? »
Par contre, si ce messager était un être humain, il pourrait dire : « Je mange, je bois, j’ai une famille et j’adore Dieu. Pourquoi n’adoreriez vous pas Dieu comme moi ? »
De même, si le messager est un ange, on dirait : « Tu ignores la faim et la soif, tu n’es jamais malade et tu ne connais pas la mort et par conséquent tu peux adorer éternellement Dieu.
Mais nous sommes des êtres humains qui pouvons avoir faim et soif, qui peuvent tomber malades et mourir. Comment pourrions-nous adorer éternellement Dieu ? »
Mais si le messager était l’un des leurs, il dirait qu’il connait la faim, la soif, la maladie et la mort mais qu’il adore Dieu et qu’il pourrait demander aux gens pour quelle raison ils ne feraient pas comme lui, à savoir adorer Dieu et Le louer.
Ainsi, personne ne pourrait plus rien dire et personne ne trouverait plus d’excuses.
Noé, le messager
Dieu décidé d’envoyer Noé à son peuple.
Il y avait certes parmi eux des riches et des chefs, mais Dieu choisi Noé pour communiquer Son message, et Il ne porta Son choix sur aucun d’entre eux.
Dieu, en effet, sait qui peut porter Son message et sait qui est digne de Sa confiance.
Noé était également de bon conseil, il avait pitié des gens, il disait toujours la vérité et il était loyal.
Dieu élut Noé pour Sa mission et Il lui inspira : « Avertis ton peuple avant que ne leur vienne un supplice douloureux. »
Noé entreprit donc de dire à son peuple : « je suis pour vous un messager loyal. » (Coran.)
Que lui répondit-on ?
Lorsque Noé eut commencé à dire à son peuple : « Je suis pour vous un messager loyal » (Coran), certains demandèrent : « Depuis quand cet homme est-il prophète ? Hier encore, c’était l’un des nôtres et aujourd’hui, il se prétend un messager de Dieu. »
Les amis de Noé dirent : « Il jouait avec nous dans son enfance et il nous tenait toujours compagnie. Quand alors a-t-il reçu la prophétie ? De jour ou de nuit ? »
Quand aux riches et aux orgueilleux, ils dirent : « Dieu n’a-t-il trouvé parmi nous qu’un pauvre ? »
Les ignorants affirmèrent à leur tour : « Ce n’est là qu’un être humain comme vous. » (Coran.)
Ils ajoutèrent : « Si Dieu avait voulu, Il aurait fait descendre des anges. Nous n’avons rien entendu de tel parmi nos anciens ancêtres. » (Coran.)
Enfin, d’autres dirent que « Noé voulait uniquement se distinguer et obtenir ainsi honneur et commandement. »
Entre Noé et son peuple
Les gens considéraient l’adoration des idoles comme la vérité absolue, comme la sagesse même.
Celui qui n’adorait aucune idole était, à leurs yeux, un égaré et un impudent.
Ils disaient : « Nos parents adoraient les idoles, pourquoi ne ferions nous pas de même ? »
Noé voyait que l’adoration des idoles était l’égarement et l’impudence mêmes,
Que les ancêtres avaient vécu dans l’égarement et l’impudence et qu’Adam, le père de ces ancêtres n’avait jamais adoré d’idoles, mais qu’il avait toujours adoré Dieu.
Il constatait ainsi que les gens étaient impudents et égarés parce qu’ils adoraient de la pierre et non Dieu, leur Créateur.
Il se mit alors à clamer de toutes ses forces : « O mon peuple ! Adorez servilement Dieu ! Vous n’avez point de Dieu autre que Lui. Je crains vraiment pour vous le supplice d’un très grand jour. » (Coran.)
Les personnalités marquantes de son peuple dirent : « Nous te voyons certainement dans un égarement évident. »
Il dit : « O mon peuple ! Je ne suis victime d’aucun égarement, mais je suis un messager de la part du Seigneur et Maître des univers.
Je vous fais parvenir les messages de mon Seigneur, je vous donne le bon conseil et je sais de la part de Dieu ce que vous ne savez point. » (Coran.)
Tu as été suivi par les plus vils
Noé fit de nombreux efforts pour que son peuple le suive, adore Dieu et abandonne les idoles,
Mais seul un petit nombre eut foi en lui.
Seuls crurent en lui quelques-uns de ceux qui travaillaient de leurs mains et mangeaient une nourriture licite.
Quant aux plus riches parmi son peuple, leur vanité les empêcha d’obéir à Noé,
Et ils continuèrent à ne s’occuper que de leurs fortunes et de leurs familles, évitant de penser à l’au-delà. Ils affirmaient : « Nous sommes les plus nobles et ce sont les plus vils. »
Lorsque Noé les invita à suivre la voie de Dieu, ils répliquèrent : « Allons-nous te croire alors que tu as été suivi par les plus vils ? » (Coran.)
Ils demandèrent aussi que Noé chasse ces miséreux.
Mais Noé refusa et répondit : « Je n’ai nullement l’intention de chasser les croyants. (Coran) Ma porte n’est point celle d’un roi, je ne suis qu’un avertisseur exposant clairement les choses. » (Coran)
Noé savait, en effet, que ces miséreux étaient de véritables croyants sincères.
Et que Dieu ne serait pas content s’il les renvoyait. Ainsi, il se retrouverait seul, sans aucune aide.
Il dit, par conséquence : « O mon peuple ! Qui me délivrera de Dieu si je les chasse ? » (Coran)
Le prétexte des riches
Les plus riches dirent à Noé : « Ce à quoi tu nous invites n’est ni la vérité ni le bien.
Pour quelle raison ?
Parce que nous avons l’expérience que nous sommes toujours les premiers dans tout ce qui est bénéfique ;
Nous avons ce qu’il y a de meilleur comme nourriture, nous possédons les plus beaux habits et, dans toute chose, les gens viennent après nous.
La fortune ne nous quitte pas et aucune fortune ne dépasse la notre, dans la ville.
Si, donc, cette religion représentait le bien, nous en aurions profité avant ces pauvres, et ils ne nous y auraient pas précédés. »
L’Appel de Noé
Noé lança l’appel à son peuple tout en insistant et en répétant :
« O mon peuple ! Je suis pour vous un avertisseur bien clair.
Adorez Dieu, craignez-le pieusement et obéissez moi. Il vous absoudra certainement de vos péchés et retardera votre échéance jusqu’à terme prénommé. Le terme de Dieu, quand il vient, n’admet aucun report, si vous saviez. » (Coran)
Dieu les avait privés de pluie pour exprimer Son mécontentement. Les récoltes se raréfièrent, ainsi que la progéniture.
Noé dit à son peuple : « Si vous croyez en Dieu, Il sera satisfait de vous et cette souffrance disparaîtra. Vous reverrez la pluie et vous connaîtrez l’abondance dans les biens et dans les enfants. »
Noé répéta son appel à son peuple et dit : « Ne reconnaissez vous pas Dieu ? Voilà Ses preuves autour de vous pourquoi ne voulez vous pas les voir ? Ne voyez vous pas le ciel et la terre ? Ne vouez vous pas le soleil et la lune ?
Qui a créé les ceux ? Qui a fait de la lune éclaire et que le soleil brille ?
Qui est votre créateur ? Qui vous a fait de la terre un tapis ? »
Mais le peuple de Noé refusa de s’assagir ! Personne ne voulut croire en Dieu !
Au contraire, chaque fois que Noé les appelait à adorer Dieu, ils se bouchaient les oreilles avec leurs doigts.
Comment donc quelqu’un qui n’entend pas pourrait-il comprendre ? Comment quelqu’un qui refuse d’écouter pourrait-il entendre ?
La prière de Noé
Pendant très longtemps, Noé tenta sans cesse de raisonner son peuple.
Il vécut parmi les siens mille ans moins cinquante ans, au cours desquels il ne cessa point de les appeler vers Dieu.
Mais le peuple de Noé refusa de croire en Dieu.
Les gens n’abandonnèrent pas l’adoration des idoles, et ne retournèrent pas vers Dieu.
Jusqu’à quand Noé attendra t-il ? Jusqu’à quand continuera-t-il à voir les gens corrompre la terre ? Jusqu’à quand verra-t-il la prière adorée ?
Jusqu’à quand continuera-t-il à voir les gens profiter des bontés de Dieu et adorer une autre divinité que Lui ?
Pourquoi Noé ne se mettrait-il pas en colère ? Il avait été beaucoup plus patient que n’importe qui !
Il avait patienté pendant mille ans moins cinquante ans ! Dieu est grand ! Dieu est grand !
Il lui avait été inspiré pourtant que : « Il ne croira jamais de ton peuple que ceux qui ont déjà cru. » (Coran)
Lorsque Noé voulut inviter les gens vers Dieu une nouvelle fois, ils répondirent : « Noé ! Voilà que tu nous as controversés et même abondamment controversés. Apporte-nous maintenant ce que tu nous promets si tu es de ceux qui disent la vérité. » (Coran)
Noé se fâcha et désespéra de reconvertir ces gens. Il formula donc cette prière : « Mon Dieu ! Faites qu’il ne reste plus sur terre aucun mécréant. »
L’arche
Dieu répondit favorablement à la prière de Noé et il décida de noyer son peuple.
Mais Dieu voulait également que Noé et les croyants restent sains et saufs. Il ordonna donc à Noé de construire une arche.
.Voyant Noé à sa tâche, les gens trouvèrent une occupation.
Ils se mirent à se moquer de lui.
« Qu’est ceci, O Noé ? Depuis quand es-tu charpentier ?
Ne t’avons-nous pas conseillé de ne pas fréquenter ces miséreux ? Mais tu ne nous as point écoutés et à force de côtoyer des charpentiers et des forgerons, tu as fini par devenir charpentier.
Comment ce navire pourra-t-il naviguer, O Noé ? Tout ce que tu fais est vraiment étrange !
Ton navire voguera-t-il sur le sable ou escaladera t-il les montagnes ?
La mer est loin d’ici. Alors ton navire sera-t-il transporté par des esprits ou tracté par des bœufs ?
Noé entendait tout cela mais ne disait rien. Il avait entendu de pires insultes et avait toujours patienté !
Parfois, il répondait : « Si vous vous moquez de nous, nous nous moquons de vous comme vous vous moquez » (Coran).
Le déluge
La promesse de Dieu se réalisa, que Dieu nous protège !
Il plut, il plut …à torrent, au point que le ciel devint comme une passoire qui ne peut retenir l’eau.
Les eaux jaillirent de la terre et cernèrent les gens de toutes parts.
Dieu inspira à Noé de prendre avec lui tous ceux qui avaient cru en lui, ainsi que les siens.
Il lui fut aussi inspiré de prendre avec lui un couple de chaque animal, de chaque oiseau, un mâle et une femelle.
C’est ce que fit Noé ; il prit dans l’arche tous ceux qui avaient cru en lui ainsi qu’un couple de chaque animal.
L’arche se mit à naviguer sur des vagues aussi hautes que des montagnes.
Les gens escaladèrent aux endroits les plus élevés, aux plus hautes montagnes, espérant fuir le châtiment de Dieu.
Mais il n’y a de refuge contre Dieu que le retour vers Lui.
Le fils de Noé
Noé avait un fils parmi les mécréants.
Noé le vit dans le déluge et lui dit : « Monte, mon petit, avec nous et ne sois pas avec les négateurs. »
Il dit : « Je vais me réfugier sur une montagne qui me mettra à l’abri de l’eau »
Il dit : « Personne ne peut être abrité de l’arrêt de Dieu sauf ceux qui ont bénéficié de Sa grâce. » (Coran)
C’est alors que les vagues s’interposèrent entre eux deux et il fut parmi les noyés.
Noé eut de la peine pour son fils. Comment n’en n’aurait-il pas eu pour sa propre chair ?
Il voulut cependant que son fils puisse éviter le châtiment de l’Enfer, même s’il n’avait pu éviter de mourir dans le déluge.
Le feu est en effet pire que les eaux, et le châtiment de l’au-delà beaucoup plus pénible.
Dieu ne lui avait-il pas promis que les siens seraient saufs ? Si ! Ce que Dieu promet est la pure vérité.
Alors, Noé voulut intercéder auprès de Dieu en faveur de son fils.
Il n’est pas de ta famille
Noé appela son Seigneur en disant : « Mon seigneur ! Mon fils fait partie de ma famille. Ta promesse est la vérité même et Tu es le plus sage des juges. » (Coran)
Mais Dieu ne tient pas compte des origines familiales. Il voit plutôt les actions.
Dieu n’accepte pas non plus d’intercession pour les négateurs.
Le négateur n’a jamais fait partie de la famille d’un prophète, même s’il en est le fils.
Dieu attira donc l’attention de Noé sur cela et lui dit : « Noé ! Il n’est pas de ta famille, mais c’est une œuvre impie. Ne Me demande donc pas ce dont tu ne sais rien. Je te conseille de ne point faire partie des ignorants (de la vérité divine). » (Coran)
Noé prit conscience de son acte et demanda pardon en disant : « Je me mets sous Ta protection afin de ne point Te demander ce dont je ne sais rien et, si Tu ne m’accordes pas Ton absolution et Ta miséricorde, je ferai partie des perdants.
Après le déluge
Quand la volonté de Dieu fut accomplie et que les négateurs furent noyés, le ciel s’éclaircit et les eaux se retirèrent.
L’arche se posa sur le Joudy et on dit : « Loin de nous la gent injuste »
On dit : « Noé ! Débarque en paix ! » (Coran)
Noé débarqua, accompagné par les occupants de l’arche, en toute sécurité.
Les négateurs avaient tous péri, sans que ni la terre, ni le ciel ne les pleurent.
Dieu bénit la descendance de Noé et elle se répandit sur la terre et la remplit
« Paix et salut à Noé parmi les habitants de l’univers ! »
« Paix et salut à Noé parmi les habitants de l’univers ! » (Coran)
Hum HAbîba
Ramla, plus connue sous le nom d'Um Habîba était la fille d'Abû Sufiyân, mecquois de la tribu des Banû Umayya.
Abu Sufiyân était le chef des Quraysh. On sait qu'il fut le plus acharné des ennemis du Prophèteet de la communauté des Croyants.
Il entreprit tout ce qui pouvait entraver cette nouvelle religion, en persécutant les musulmans sans relâche. Malgré sa puissance au sein de la ville, il ne put parvenir à empêcher l'expansion de l'Islam à la Mecque.
Il ne put d'ailleurs empêcher que, comme dans la famille de 'Umar, il y ait des conversions au sein de sa famille. En particulier sa fille, Um Habîba et son mari, Ubaydallah, s'étaient convertis secrètement très tôt.
Ils firent partie du premier groupe des émigrés en Abyssinie, où ils purent demeurer sous la protection bienveillante du Négus, à l'abri des persécutions des Quraysh, tout le temps nécessaire.
Plus tard, son mari apostasia pour se faire chrétien. Il devint alcoolique et mourut peu après. Le couple eut une fille.
Malgré les pressions de son mari, Um Habîba demeura fermement attachée à l'islam et, lorsque la nouvelle de son veuvage et de sa constance parvint au Prophète, il envoya un émissaire pour la demander en mariage. Um Habîba fut à peine surprise par cette demande en mariage.
En effet, peu avant, elle avait fait un rêve au cours duquel elle s'était entendue appeler Mère des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles).
Elle donna son consentement et le mariage fut célébré en Abyssinie, en l'absence du Prophètequi, nous rapporte-t-on, fut représenté par le Négus lui-même, en présence d'un de ses parents et de toute la communauté des musulmans émigrés. Le Négus organisa pour l'occasion, dans son palais, un repas de noces où ils furent tous invités.
Elle avait autour de 35 ans. On était en l'an 6 de l'Hégire. Nous croyons savoir que sa dot s'éleva à 400 dinars. Elle lui fut remise par le Négus, en qualité de représentant du Prophète. On peut s'étonner de tant de bienveillance de la part du roi d'Abyssinie pour cette petite communauté d'émigrés.
D'après Tabarani, le Négus aurait envoyé une lettre au Prophètepour lui annoncer qu'il avait embrassé l'islam, mais qu'il préférait garder sa conversion secrète. Nous savons que lors de sa mort, le Prophèteannonça lui-même la nouvelle aux Compagnons, avant même que la nouvelle ne soit parvenue à Médine, en désignant le défunt par l'expression : « Notre frère... » C'est l'Ange Gabrielqui aurait informé le Prophètede cette nouvelle.
On nous rapporte qu'un fils naquit chez Jaffar, un des émigrés, le même jour qu'un fils naquit également chez le Négus et que l'enfant princier fut confié en nourrice à Asmâ, épouse de Jaffar, créant des liens étroits entre les deux familles.
Le messager, envoyé par Muhammaden Abyssinie pour présenter la demande en mariage, avait également été chargé d'annoncer aux émigrés qu'ils pouvaient enfin prendre la route pour aller vivre à Médine, où se trouvait désormais regroupée la quasi totalité de la communauté du Prophète. Le Négus leur donna deux bateaux et l'ensemble des émigrés fit route vers Médine, ramenant Um Habîba et ses enfants.
Pendant ce temps, à Médine, on préparait les appartements de la nouvelle venue, qui se trouvèrent naturellement à côté de ceux de Juwayriya, puisque les constructions étaient élevées au fur et à mesure des besoins de la famille.
Lorsque le groupe arriva à Médine, le Prophètedonna, à son tour, un repas de noces pour célébrer son mariage avec Um Habîba. Il se réjouit beaucoup de l'arrivée de cette nouvelle Épouse et du groupe des Emigrés.
Il avait encore une bonne raison d'être réjoui : la prise de Khaybar, qui avait été longue et difficile.
À la suite de cette victoire, aucune tribu ne lui était plus hostile dans la région, d'où une sécurité nouvelle pour les musulmans et l'assurance d'un ravitaillement régulier par les caravanes. Mais, nous avons déjà parlé de Khaybar et nous aurons encore une autre occasion d'en parler.
Um Habîba fut plutôt bien accueillie dans la maison du Prophètepar les autres Epouses.
Il faut dire que, à l'exception de 'Aïsha, toutes les autres Epouses avaient déjà connu Um Habîba à la Mecque avant son exil.
Zaynab était, en outre, sa belle-sœur ; Sawda, Um Salama et Um Habîba avaient été très proches en Abyssinie, où elles avaient vécu une partie de l'émigration ensemble. Elles furent donc très heureuses de se retrouver.
Il faut également souligner qu'avant son mariage avec Um Habîba, le Prophèteavait reçu la révélation d'un verset qui pouvait s'appliquer à l'un des grands ennemis de l'Islam : Abu Sufiyân !
{ II se peut que Dieu assigne de l'amitié entre vous et ceux que vous aviez pour ennemis [...] }
[Sourate 60 – Verset 7]
Or, dès lors que le Prophèteeut épousé la fille d'Abû Sufiyân, celui-ci se montra moins acharné à combattre les musulmans, par exemple, dans la circonstance suivante.
Peu avant cela, la trêve de Hudaybiya avait été signée entre le Prophèteet les infidèles de la Mecque, les Quraysh. Cette trêve prévoyait que, pendant une durée de 10 ans, les ennemis s'interdisaient toute attaque réciproquement, sous certaines conditions.
Or, voilà que précisément à l'époque où Um Habîba entrait dans la maison du Prophète, tandis qu'Abû Sufiyân était absent de la Mecque, certains Quraysh violèrent cette trêve.
Inquiet des conséquences de cette violation, Abu Sufiyân s'empressa de se rendre à Médine pour y rencontrer le Prophètedésireux de l'assurer de sa bonne foi et lui faire savoir que cet incident ne s'était produit que par le fait de quelques insensés !
Le Prophètefit mine d'ignorer de quoi lui parlait Abu Sufiyân et ne donna pas à celui-ci l'impression de vouloir en reparler avec lui, alors qu'il était dans les intentions d'Abû Sufiyân de souhaiter signer une nouvelle trêve de remplacement !
Toujours inquiet, il se rendit chez sa fille, Um Habîba, nouvellement installée dans la maison du Prophète, pour lui demander d'intervenir auprès de son époux !
Le père et la fille ne s'étaient pas revus depuis 15 ans. Au moment où il allait s'asseoir sur le tapis du Prophète, Um Habîba le retira rapidement et le rangea : « Ce tapis est-il trop bon pour moi ou à ton avis suis-je trop bon pour lui ? » demanda-t-il.
« C'est le tapis de l'Envoyé d'Allah ! Tu es un idolâtre et tu n'es pas purifié ! » lui répondit sa fille.
Et elle ajouta : « Tu es le chef des Quraysh. Comment peux-tu adorer des pierres qui ne peuvent entendre ni voir ? » [Rapporté par Bukhârî]
Constatant qu'il ne pourrait obtenir le soutien de sa fille, il tenta de l'obtenir d'Abû Bakrd'abord, de 'Aliensuite, et enfin d'autres Compagnons.
Tous s'en tinrent à l'attitude réservée du Prophète, qui laissait entendre que la trêve ainsi rompue ne devait pas être renouvelée !
Abu Sufiyân s'en retourna très inquiet à la Mecque et le Prophèteprépara, dans le plus grand secret, une campagne. Il fit se préparer - toujours dans le plus grand secret - toutes les tribus qui s'étaient alliées à lui, et au fur et à mesure de la marche vers la Mecque, puisque tel était le but de cette expédition, les tribus se joignirent à la troupe déjà en marche. Tous ces gens réunis formèrent une armée très impressionnante.
Lorsqu'ils furent près de la Mecque, on installa le campement pour la nuit sur les collines alentour. Puis, sur ordre du Prophète, des feux furent allumés par tous les musulmans, afin d'impressionner les gens de la Mecque par leur nombre, de telle sorte que ces derniers soient convaincus de l'inutilité d'un combat qu'ils allaient perdre !
On nous rapporte qu'Abû Sufiyân fut intercepté alors qu'il se déplaçait en dehors de la cité, et qu'il fut gardé au campement pour la nuit, afin de l'empêcher de tenter quelque défense avant le lendemain. Ce court laps de temps lui donna l'occasion de voir à nouveau le Prophèteet les Compagnons autour de lui.
Il avoua par la suite avoir été très impressionné par les comportements de profonde affection et de fraternité que tous se portaient réciproquement.
Le lendemain, le Prophèteentrait pacifiquement à la Mecque avec tous ceux qui s'étaient joints à lui, sans la moindre effusion de sang. La première action du Prophèteconsista à détruire les idoles.
Il fit preuve d'une grande clémence à l'égard des ennemis de la veille, lesquels furent évidemment surpris par cette attitude. Ils s'attendaient plutôt à des représailles de la part des musulmans, après tout ce qu'ils leur avaient eux-mêmes fait subir.
[Commentaire de l’auteur : En effet, les habitants de la Mecque furent rassemblés et le Prophète leur demanda : « Qu’attendez-vous de moi maintenant ? » On comprend qu'ils aient été inquiets. Mais le Prophète ajouta : « Aucun reproche ne vous sera fait. Allez, vous êtes libres. »]
Cette attitude, résultant de la grandeur de l'islam, entraîna un grand nombre de conversions à l'Islam.
Il est important de souligner que jamais, en aucune circonstance, le Prophètene contraignit qui que ce soit à embrasser l'islam !
Chacune de ses campagnes militaires n'eut pour objet que combattre des tribus qui représentaient un danger pour la communauté, soit parce qu'elles les attaquaient, soit parce qu'elles empêchaient les caravanes d'arriver à Médine, mais jamais il ne combattit pour contraindre ses ennemis à devenir musulmans.
L'islam ne permet ni contrainte, ni violence pour quelque motif que ce soit, si ce n'est pour se défendre :
{ Pas de contrainte en religion [...] }
[Sourate 2 – Verset 256]
II est fort regrettable que tant de musulmans dans le monde ignorent cette règle.
Après la conquête de la Mecque, le Prophèteretourna à Médine avec sa famille et ses Compagnons. On se souvient, en effet, que lorsque les gens de Médine lui avaient offert l'hospitalité, il s'était engagé à demeurer dans cette ville, auprès d'eux. Il tint parole puisqu'il y vécut jusqu'à sa mort et qu'il y fut enterré.
Nous constatons que le mariage d'Um Habîba avec l'Envoyé d'Allahfut une bien grande bénédiction pour la communauté des musulmans.
Pour ce qui concerne son père, Abu Sufiyân, il semble qu'il n'ait pas voulu déclarer son adhésion à l'islam dans un moment où il se trouvait en état d'infériorité, pour ne pas donner l'impression qu'il le faisait sous la pression des événements.
II vint donc rejoindre le Prophète quelque temps après que celui-ci eût regagné Médine, et proclama la shahâda. Il devait ensuite devenir un des plus grands bienfaiteurs de l'islam à son tour !
Nous ne pouvions évoquer Um Habîbasans parler de son père, dont la personnalité fut si marquante, avant son adhésion à l'islam et ensuite, après son entrée dans la communauté des musulmans. On comprend désormais le sens de ce verset qui avait été révélé au Prophète avant son mariage avec Um Habîba.
Un jour, celle-ci proposa au Prophètede prendre pour épouse sa propre sœur. Nous l'avons déjà dit, les Épouses (Qu'Allah soit satisfait d'elles) étaient honorées d'avoir été choisies par l'Envoyé d'Allah comme Mères des Croyants.
Le Prophèteparut étonné de cette démarche, mais elle lui dit : « Je ne suis pas ta seule épouse et ma sœur est celle avec qui je préfère te partager ! » Le Prophètelui fit savoir : « Cela ne m'est pas permis. »
En effet, un verset du Coran cite les femmes interdites en mariage :
{ Vous sont déclarées illicites pour le mariage : vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes paternelles, vos tantes maternelles, les filles de vos frères, les filles de vos sœurs [...] de même, il vous est illicite d'épouser, en même temps, deux sœurs. Exception faite pour le passé. Car vraiment Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. } [Sourate 4 – Verset 23]
'Âïsha a rapporté à son sujet qu'Um Habîba eut des pertes de sang pendant 7 ans. Elle avait interrogé le Prophèteà ce sujet pour savoir si elle devait considérer qu'elle n'était pas en état et qu'elle devait cesser de prier. Or, le Prophète lui répondit : « Cela provient d'une veine. » Et il lui ordonna de se laver avant chaque prière. [Rapporté par Bukhârî]
Ceci fut un enseignement précieux pour les femmes.
On rapporte que Um Habîba jeûnait beaucoup et priait longuement la nuit. Elle était également très généreuse et venait en aide à ceux qui étaient dans le besoin.
On croit savoir qu'Um Habîba a rapporté 65 ahadîth. Elle était érudite en matière de jurisprudence.
Elle aurait vécu sous le califat de Mu'âwiya et serait morte en l'an 59 de l'Hégire.
Elle fut enterrée auprès de ses compagnes (Qu'Allah soit satisfait d'elles) au cimetière des femmes de Médine.
Elle était alors âgée d'environ 88 ans.
Selon une autre version, elle serait morte en l'an 44 de l'Hégire. Allah est le plus Savant.
Qu'Allah soit satisfait d'Um Habîba.
Elle était la fille de Khuzayma ibn Al hârith al Hilaliya de la tribu des amir ibn Sa'sa'a, parmi les plus riches de l'Arabie. Elle habitait à la Mecque
Plusieurs de ses sœurs avaient épousé des compagnons du Prophète . Nous savons qu'elle était veuve de Ubayda ibn al-Hârith ibn al-Muttalib, un parent du Prophète. Ils furent au nombre des premiers musulmans. Ubaydatomba martyr lors de la bataille de Badr.
Une année s'était écoulée depuis la mort d'Ubayda et Zaynab n'était toujours pas remariée. Constatant qu'elle demeurait seule, le Prophète décida de la demander en mariage. Elle accepta avec joie. On prépara donc un appartement à son intention et, dès qu'il fut prêt, Zaynab entra à son tour dans la maison de l'Envoyé d'Allah.
La dot que le Prophète lui remit s'éleva à 400 dirhams.
Zaynabavait autour de 30 ans lorsqu'elle entra dans la maison du Prophète . L'événement se situe au mois de Ramadan de l'an 3 de l'Hégire.
Elle est réputée pour sa grande générosité et, déjà, avant son entrée dans la maison du Prophète , on l'appelait Um al-Masâkîn (la mère des pauvres).
À l'occasion de ce mariage, le vieux chef de la tribu dont Zaynabétait originaire vint rendre une visite de courtoisie au Prophète. Il laissa entendre qu'il n'était pas hostile à la nouvelle religion, mais sans l'adopter pour lui-même. Il proposa néanmoins au Prophète d'envoyer quelques musulmans dans sa tribu afin d'y instruire les gens.
Bien qu'il éprouvât quelques craintes, le Prophète envoya 40 parmi les Compagnons, qu'il choisit soigneusement lui-même pour leur science et leur piété.
Cependant, un conflit avait pris naissance en l'absence du chef, sur l'initiative de son neveu, qui tua l'un des Compagnons dès leur arrivée dans la tribu. Mais, se rendant compte qu'il était contesté au sein de sa tribu, il fit appel à deux tribus voisines dont les hommes tuèrent les Compagnons, à l'exception de deux qui étaient absents du campement au moment de l'attaque.
À leur retour au campement, l'un d'eux se rua sur les attaquants, décidé à venger la mort de ses compagnons et fut tué à son tour. Finalement, un seul des musulmans, Amr, demeura en vie.
On lui demanda de dénombrer ses compagnons afin de vérifier qu'ils étaient bien tous morts ! Mais, il constata qu'il manquait Amir, l'esclave affranchi par Abu Bakr, que ce dernier avait lui-même choisi pour l'accompagner avec l'Envoyé d'Allahlors de l'Hégire.
Amr précisa : « II était le meilleur d'entre nous. »
Alors, Jabbar, son meurtrier, raconta que lorsqu'il avait planté sa lance dans le dos de Amir pour le tuer, il avait prononcé ces mots : « Par Dieu ! J'ai triomphé. » II ajouta qu'au moment où il avait retiré sa lance du corps d'Amir, il l'avait vu s'élever vers les airs, comme soulevé par des mains invisibles. Amr, le seul survivant, expliqua à Jabbar que cela signifiait que Amir était emmené au Paradis. Jabbar devint musulman sur le champ.
À l'issue de ces événements, Amr fut libéré et rentra à Médine. Sur le chemin du retour, il tua deux hommes appartenant à la tribu instigatrice du piège tendu à ses Compagnons. Mais il s'avéra qu'il s'agissait de deux musulmans qui gardaient le secret de leur adhésion à l'islam. En apprenant la nouvelle, le Prophèteinsista pour que le prix du sang soit payé à leurs parents.
De son côté, Jabbar, le meurtrier d'Amir, retourna également dans sa tribu avec ses compagnons et raconta ce qui s'était passé et qu'il avait embrassé l'islam. A la suite de cet événement, de nombreuses conversions eurent lieu dans cette tribu qui devint alliée des musulmans et c'est là, sans aucun doute, que réside la conséquence heureuse du mariage de Zaynab avec le Prophète .
On nous décrit Zaynab comme étant une personnalité très calme et sereine, d'une compagnie agréable et discrète, toujours prête pour aider les autres, dévouée à Dieu et à Son Envoyé.
Elle était aimée par toutes les Mères des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles). Cependant, la présence de Zaynabdans la maison du Prophète fut de courte durée.
Elle tomba malade et mourut 8 mois après son mariage avec le Prophète.
Elle fut la première des Épouses à quitter ce monde.
On nous rapporte que l'Envoyé d'Allahl'assista lui-même dans ses derniers instants, qu'il dirigea la prière funèbre et qu'il la fit enterrer dans le cimetière des femmes, non loin de sa fille Ruqaya, épouse de 'Uthmân, morte quelque temps auparavant.
Qu'Allah soit satisfait de Zaynab.
HAFSA
Elle était la fille du célèbre 'Umar ibn Al-Khattâb, mecquois de la tribu des Adî. Sa Mère s'appelait Zaynab bint Maz'ûn. Elle est née avant la Révélation, la même année que Fâtima, la fille du Prophète. Son père, 'Umar, deuxième Calife, fut un illustre personnage du temps du Prophète et l'un de ses proches compagnons.
Avant qu'il ne devienne musulman, il fut un ennemi implacable de l'Islam. Il s'était même porté volontaire pour tuer le Prophète. C'était environ 5 ou 6 ans après le début de la Révélation. Mais, en se rendant chez l'Envoyé d'Allah, il rencontra quelqu'un qui, au lieu de lui indiquer où il pourrait le trouver, le détourna en lui révélant que, dans sa propre maison, sa sœur Fâtima et son mari étaient devenus musulmans.
Rendu furieux, 'Umar changea de direction et se rendit chez eux.
Un autre musulman était en visite chez eux et leur récitait des versets du Coran. En l'entendant arriver, sa sœur dissimula les feuillets sur elle. Il entra et les interrogea ; elle lui avoua qu'ils étaient musulmans. Très en colère, 'Umar la gifla et voulut lui arracher les feuillets pour les lire. Elle refusa de les lui donner, lui disant qu'il était impur et ne pouvait donc toucher le texte du Coran.
Néanmoins, bouleversé par son geste en voyant un peu de sang couler sur le visage de sa sœur, il alla se laver afin de pouvoir prendre connaissance de ces fameux feuillets. Il put ainsi lire les premiers versets de la sourate Ta Ha.
{ Tâ-Hâ. Nous n’avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux, si ce n’est qu’un Rappel pour celui qui redoute (Allah), (et comme) une révélation émanant de Celui qui a créé la terre et les cieux sublimes. }
[Sourate 20 – Versets 1- 4]
Instantanément, il fut touché par ces versets et se convertit à son tour. Il se rendit chez le Prophète , non plus avec l'intention de le tuer, mais pour prononcer la shahâda : « II n'y a d'autre dieu que Allah et Muhammad est son Envoyé. »Dès cet instant, l'Islam le compta parmi ses plus ardents défenseurs.
Chacun sait que ses contemporains le craignaient pour sa sévérité. Il était, en effet, extrêmement rigoureux, tant lui-même craignait de ne pas être en parfaite conformité avec les ordres d'Allah. Les Compagnons hésitaient à lui poser certaines questions après la mort du Prophète de crainte que la réponse soit contraignante pour eux !
Ainsi donc, Hafsa était issue d'une famille très respectée. Il s'agissait d'une famille d'intellectuels. Shiffa bint 'Abdallah, une parente de 'Umar, qui savait lire et écrire, avait instruit Hafsa et sa sœur, ce qui était rare avant l'Islam, en particulier pour les femmes.
Hafsa avait déjà été mariée. Avec son mari, Khunays ibn Hudhâfa, ils avaient fait partie du premier groupe d'émigrés en Abyssinie, pays où régnait alors le Négus, ce roi bienveillant dont nous avons déjà parlé, qui les protégea même lorsque les Quraysh vinrent les poursuivre jusque dans son pays. Au retour de leur émigration, Hafsa et son mari se rendirent à Médine où était désormais installée la communauté. Nous savons que Khunays participa à la bataille de Badr et de Uhud, où il fut blessé et mourut en l'an 2 de l'Hégire.
Hafsa, qui n'avait pas eu d'enfant, se retrouva veuve ; elle avait environ 20 ans. Après quelque temps, 'Umar chercha à remarier sa fille. Il s'adressa d'abord à 'Uthmân- devenu veuf de Ruqayia, la fille aînée du Prophète , qui déclina l'offre. Il s'adressa ensuite à Abu Bakr qui était son meilleur ami, mais celui-ci lui fit une réponse évasive et il en fut blessé.
On nous rapporte que Hafsa était alors réputée pour avoir un caractère hautain et personne ne voulait l'épouser. 'Umar se rendit auprès du Prophète pour se plaindre de la situation, mais il lui fut répondu :
« Je te montrerai un meilleur gendre que 'Uthmân et je lui montrerai un meilleur beau-père que toi. » [Rapporté par Bukhârî]
'Umar comprit alors que le Prophète avait l'intention de lui demander la main de sa fille et que Abu Bakrétait déjà dans le secret ! De fait, le Prophète demanda la main de Hafsa à 'Umar, qui bien entendu la lui accorda avec joie.
En ce qui concerne 'Uthmân, le Prophète lui fit épouser une autre de ses filles, Um Kalthûm. Il devint le beau-père de 'Uthmân ainsi qu'il l'avait annoncé. Le mariage de 'Uthmân et Um Kalthûm eut lieu d'abord, puis le Prophète épousa Hafsa 4 mois plus tard, vraisemblablement pendant le mois de Sha'bân de l'an 3 de l'Hégire.
Entre temps, l'appartement qui devait la recevoir fut préparé. La dot que lui remit le Prophète fut de 400 dirhams.
On se reportera utilement à la disposition des appartements des Épouses, à la fin de cet ouvrage, étant précisé qu'au fur et à mesure que le Prophète faisant entrer une nouvelle Épouse, on ajoutait un appartement.
L'arrivée de Hafsa ne troubla en aucune façon la vie familiale ; même 'Âïsha fut heureuse de trouver une compagne qui fut proche d'elle et des liens très solides les unirent l'une à l'autre. On se souvient que Sawda était déjà assez âgée lors de son mariage avec le Prophète. À cette époque, elles étaient trois Épouses : Sawda, 'Âïsha et Hafsa. Mais la famille devait s'agrandir rapidement puisque le Prophète contracta encore plusieurs autres unions au cours de cette période
Le rôle de Hafsa n'est pas négligeable, même s'il n'est pas aussi remarquable que celui joué par 'Aïsha. Un jour que 'Umarfaisait des reproches à son épouse, celle-ci lui répondit sur un ton auquel il n'était pas habitué. Il lui demanda la raison de ce comportement nouveau et elle lui apprit que les Épouses du Prophète lui répliquaient et considérait donc qu'elle pouvait en faire autant !
Parlant de Hafsa, elle ajouta : « II y en a une qui, du matin au soir, lui dit tout ce qu'elle pense sans hésiter. » 'Umar, préoccupé, se rendit auprès de Hafsa et l'interrogea à ce sujet. Hafsa lui confirma ce qu'avait dit sa mère.
'Umar fit remarquer à sa fille : « Tu n'as ni la grâce de 'Âïsha, ni la beauté de Zaynab... Es-tu certaine que si tu irrites le Prophète , Allah ne t'écrasera pas de Sa colère ? » [Rapporté par Bukhârî]
Après quoi, il se rendit chez Um Salama, sa cousine, une autre des Épouses du Prophète pour lui demander : « Est-il vrai que vous tenez tête à l'Envoyé d'Allah et vous lui répondez sur un ton irrespectueux ? »
Um Salama lui rétorqua vivement : « Qui donc t'a autorisé à t'interposer entre l'Envoyé d'Allah et ses Épouses ? Certes, nous lui disons franchement ce que nous pensons. S'il l'admet, c'est son affaire, mais s'il devait nous l'interdire, il nous trouverait alors plus obéissantes que nous ne le sommes à ton égard ! » 'Umar repartit sur cette réponse. [...]
Après la disparition du Prophète , il ne semble pas que Hafsa ait joué un rôle politique dans la suite. On nous rapporte que, alors que son père 'Umar était à l'agonie, après l'attentat dont il venait d'être victime, Hafsa, Mère des Croyants, lui rendit une dernière visite et resta un moment auprès de lui à pleurer. Puis elle se retira dans la pièce voisine jusqu'à ce que le corps de 'Umar fût transporté pour être enterré auprès du Prophète net d'Abu Bakr.
Toutefois, on sait que Hafsa eut à remplir une mission importante et de grande confiance. À la mort de son père 'Umar, il n'existait qu'une copie officielle écrite du texte du Coran.
Or, le nombre de musulmans était devenu très important et il circulait un non moins grand nombre de copies, dans une écriture peu développée, ce qui était nuisible à la bonne préservation et à la pureté du texte. Abu Bakr, puis 'Umar, avaient pris conscience de la nécessité d'un texte contrôlé par les vrais connaisseurs du Coran, mais ce travail n'avait pas pu être achevé pour être diffusé avant leur disparition à tous deux.
C'est à Hafsa que fut confiée l'unique copie officielle qui la conserva jusqu'à ce que le travail put être exécuté. On se souvient que Hafsa était savante ; on nous rapporte que, à la fin de sa vie, elle connaissait le Coran par cœur.
Ce fut donc le troisième calife, 'Uthmân, qui fit revoir le texte par Zayd ibn Thâbit et quelques autres, et se chargea de faire ramasser toutes les autres copies existantes. Il les fit brûler et diffusa enfin le texte définitif, correctement orthographié pour une bonne prononciation. Il envoya, en outre, 6 copies dans les différents centres islamiques et garda une copie pour lui.
Sur la personnalité de Hafsa, nous savons encore qu'elle était très pieuse et qu'elle jeûnait beaucoup.
Nous lui devons au moins une soixantaine de ahadîth. Elle mourut en l'an 45 de l'Hégire, âgée d'environ 60 ans. Elle fut enterrée avec les autres Mères des Croyants (Qu'Allah soit satisfait d'elles), dans le cimetière de Médine. On nous rapporte que l'Ange Gabriel avait été chargé d'informer le Prophète que Hafsa serait également son épouse au Paradis.
Qu' Allah soit satisfait de Hafsa.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Qu'est ce que la foi (al Imâne) ?
Le prophète nous a donné la définition de l’islam, de la foi (Imâne) et dubel agir (Ihsâne) dans cette parole rapportée par un de ces compagnons
Omar :
Un jour, nous étions assis en conférence chez l'Envoyé de Dieu, et voici que se présenta à nous un homme vêtu d'habits d'une blancheur resplendissante, et aux cheveux très noirs. On ne pouvait distinguer sur lui une trace de voyage, alors que personne d'entre nous ne le connaissait. Il prit alors place, en face du prophète. Il plaça ses genoux contre les siens, et posa les paumes de ses mains sur les cuisses de celui-ci, et lui dit :
- « Ô Mohammed, fais-moi connaître l'Islâm ». L'Envoyé de Dieu , dit alors :
- « L'Islâm consiste en ce que tu témoigne qu'il n'y a nulle divinité digne d'être adorée exepté Allah et que Mohammed est Son Envoyé, accomplir la prière rituelle, verser la zakât (impôt rituel) et accomplir le jeûne de Ramadhân, ainsi que le pélerinage à la Maison d'Allâh si les conditions de voyage rendent la chose possible ».
Son interlocuteur lui répondit : - « Tu as dit vrai », et nous de nous étonner, tant de sa question que de son approbation, puis, il reprit - « Fais-moi connaître la Foi ». Le Prophète répliqua :
- « La foi consiste en ce que tu dois croire à Allâh, à Ses Anges, à Ses Livres. a Son Prophète, au Jugement Dernier. Tu dois croire encore à la prédestination touchant le bien et le mal ».
L'homme lui dit encore: - « Tu as dit vrai » et il reprit : - « Fais-moi connaître la vertu », et le Prophète lui répondit :
- « La vertu consiste à adorer Dieu, comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit ».
L'homme lui dit encore : - « Fais-moi connaître l'Heure - du Jugement Dernier - », et le Prophète lui répondit :
- « Sur l'heure du jugement, l'interrogé n'est pas plus savant que celui qui le questionne ».
Là-dessus, l’homme lui dit: - « Mais fais m'en connaître les signes précurseurs », et le Prophète lui répondit:
- « Ce sera lorsque la servante engendrera sa maîtresse, lorsque tu verras les va-nu-pieds, ceux qui vont nus, les miséreux, les pâtres se faire élever des constructions de plus en plus hautes ».
Là-dessus, l'homme partit. Je demeurai là longtemps, puis le Prophète dit :
- « Ô Omar, sais-tu qui m'a interrogé ? ».
- « Non », répondis-je ! - « Allâh et son Envoyé, en cette matière, sont plus savants ».
« Cet homme-là était l'Archange Gabriel (AS) . Il vient de la sorte à vous pour vous enseigner votre religion ».
(Rapporté par Mouslim)
La Foi, en arabe « al-Iman » (الإيمان) c’est le fait de croire en Allah; en Ses anges, Ses livres; Ses prophètes, au jour dernier et au destin bon ou mauvais.
L’imâm ash-Shâfi‘î a dit :
« Et il y avait Consensus des Compagnons et des Suivants et de ceux qui sont venus après eux et de ceux que nous avons pu rencontrer qui disaient : la foi est parole, acte, et intention, et l’un de ces trois ne se désolidarise de l’autre »
[Source : Madjmû’ al-Fatâwâ, tome 7, page 209 et Usûl I‘tiqâd Ahl as-Sunnat d’al-Lâlikâî, tome 5, page 956 ; numéro 1593.]
Al-Bukhârî a dit :
« J’ai rencontré plus de mille hommes parmi les gens de science : gens du Hidjâz, de la Mecque, de Médine, de Kûfat, de Bassurat, de Wâssit, de Baghdâd, du Shâm, d’Egypte, je les ai rencontré aux hémisphères, les uns après les autres je les ai saisi et ils étaient nombreux depuis plus de quarante six années, les gens du Shâm, l’Egypte et la péninsule [arabique] à deux reprises, et Bassurat à quatre reprises sur des années successives – et il énuméra quarante cinq hommes – ensuite il dit : Et nous suffit la nomination de ceux-là telle qu’elle fut résumée et que cela ne soit pas long, car je n’ai pas vu l’un d’entre eux diverger sur ces choses : que la religion est parole et acte et ceci à la Parole d’Allâh : « Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer ALLAH, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et voilà la religion de droiture » [Sourate 98, verset 5] » [Source : Sharh Usûl I’tiqâd Ahl as-Sunnat d’al-Lâlikâî, tome 1, page 194 ; numéro 320.]
Et Al-Bukhârî a dit aussi :
« J’ai écrit selon mille hommes parmi les Savants et plus, et je n’ai écrit que d’après celui qui disait : ’la foi est parole et acte’, et je n’ai pas écrit d’après celui qui disait : ‘la foi est parole’ » [Source : Sharh Usûl I’tiqâd Ahl as-Sunnat d’al-Lâlikâî, tome 5, page 959 ; numéro 1597.]
Dans ce Hadith bien connu de presque tous les musulmans, il est un enseignement très vaste, que parfois certaines gens semblent ignorer, croyant qu’il est suffisant de se dire musulmans, croyant avoir reçu tout de la religion d’Allah, et surtout d’avoir atteint le sommet du rapprochement avec notre Seigneur …
Trois choses bien distinctes sont enseignées par ce Hadith qui, à lui seul, englobe tout l’enseignement du cheminement du serviteur vers son Maître absolu :
Al iman(la foi)
Al ihssan (le bien agir)
Ibn Al-Qayyim a dit : « Il faut qu’il y ait la parole du cœur et la parole de la langue ; la parole du cœur inclus de connaître [le témoignage qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah] et de le confesser, et de connaître ce qu’il inclut comme infirmation et affirmation, ainsi que de connaître ce que signifie réellement la divinité que l’on conteste à tout autre qu’Allah ; que seul Allah mérite et qu’il est impossible d’affirmer à un autre que Lui ; et d’accomplir ce qu’il signifie dans le cœur, avec savoir, connaissance et certitude. » [Source : Madârij As-Sâlikîn, tome 1, page 331]
La Foi inclut donc de savoir :
Ce que veut dire « il n’y a de vrai divinité qu’Allah ».
Ce que conteste et ce qu’affirme ce témoignage.
Ce que veut dire le mot « divinité » que l’on conteste pour tout autre qu’Allah.
Celui qui ignore l’une de ces choses n’a pas de Foi, car il ignore qui est Allah.
Et Ibn Al-Qayyim dit aussi :
« La Foi est parole et acte ; or la parole est tant parole du cœur que de la langue, et l’acte est tant acte du cœur que du corps. Et l’explication de cela est que celui qui connaît Allah de Son cœur mais n’avoue pas de sa langue, ce n’est pas un croyant ; comme Allah dit du peuple de pharaon:
« Et ils rejetèrent [les signes] bien qu’en eux même ils avaient la certitude [qu’ils venaient d’Allah] »
et comme Allah dit au sujet de ‘Âd et de Sâlih :
« Et ‘Âd et Thamoûd, il vous est apparu clairement de par les vestiges de leurs habitations ; Satan leur avait embelli leurs œuvres et les a détourné du chemin ; bien qu’ils étaient capables de comprendre la vérité. »
Et Moussa dit à Pharaon « Et tu sais très bien que Le seul à avoir descendu ces signes est le Seigneur des cieux et de la terre ».
Ceux là avaient tous réalisé la parole du cœur ; qui est la connaissance et le savoir ; mais ce simple fait ne fit pas d’eux des croyants ; et ainsi celui qui avoue de sa langue ; il n’est pas croyant pour ce simple fait, tant qu’il ne concrétise pas l’acte du cœur comme l’amour et la haine, l’alliance et le désaveu ; en aimant Allah et Son messager et en s’alliant aux alliés d’Allah et en se séparant des ennemis d’Allah ; et en soumettant de son cœur à Allah uniquement et en étant docile au suivi de Son messager et en s’engageant à obéir à Sa loi intérieurement et extérieurement. Dès qu’il accomplit cela ; cela ne suffira pourtant pas à compléter sa Foi tant qu’il n’aura pas accompli les ordres qui lui ont été donné. » [‘Ouddat As-Sâbirîn, page 109]
Et il dit : « La Foi réelle est composée de paroles et d’actes. Or la parole se répartie en deux endroits ; la parole du cœur qui consiste en la conviction ; et la parole de la langue qui consiste à prononcer le témoignage de l’Islam. Et de même les actes se répartissent en deux endroits : l’acte du cœur qui est l’intention et la consécration ; et l’acte du corps.
Lorsque ces 4 éléments disparaissent ; la Foi disparaît totalement. Et lorsque la croyance du cœur disparaît alors les autres éléments ne servent absolument à rien car
c’est sur cette croyance que repose la conviction en le reste des composants de la Foi ainsi que leur utilité. Et lorsque l’acte du cœur disparaît sans que ne disparaissent la conviction et la croyance : ceci est ce qui marqua la dispute entre les [hérétiques] Mourji’ah et les adeptes de la Sounna.
En effet ; les adeptes de la Sounna sont tous d’accord pour dire que [la disparition de l’acte du cœur] fait cesser totalement la Foi et que le fait de croire en la vérité ne sert à rien lorsque l’acte du cœur, qui est l’amour et la soumission, disparaît, tout comme [la croyance] ne servit en rien à Iblîs ; ni à Pharaon et son peuple, ni aux juifs ni aux idolâtres qui croyaient que le messager avait raison ils l’admettaient d’ailleurs que ce soit en secret ou publiquement ; et ils disaient « Il n’est pas un menteur mais nous ne le suivons pas et nous n’avons pas foi en lui. »
Et donc, si la Foi cesse lorsque cesse l’acte du cœur ; il n’est alors pas étonnant que la Foi cesse lorsque cessent les plus grands actes du corps, en particulier lorsque ces actes entraînent forcément l’absence d’amour et de soumission du cœur ; dont l’absence est causée par l’absence de conviction ferme comme nous l’avions déjà énoncé.
En effet ; la non-obéissance du cœur entraîne inévitablement la non-obéissance du corps, car si le cœur obéit et se soumet ; le corps obéit et se soumet alors aussi. Et la non-obéissance [du cœur] et son insoumission entraînent inévitablement l’incertitude dans la croyance ; car [la croyance ferme] entraîne inévitablement l’obéissance or ceci est la Foi réelle.
La Foi n’est pas le simple fait de croire ; comme nous venons de le démontrer; mais [la Foi] c’est la croyance qui entraîne inévitablement l’obéissance et la docilité. "
la Foi est donc parole et acte et que ces derniers sont de deux sortes : parole du cœur et de la langue, acte du cœur et du corps.
La parole du cœur c’est la croyance, et la clé de la croyance est la connaissance. Ça veut dire qu’il est impossible de croire en quelque chose dont on ignore l’existence ou la réalité. Ainsi, connaître Allah et Son Unicité sont la clé de la Foi : il ne peut en aucune circonstance exister la moindre Foi dans un cœur qui ignore l’Unicité d’Allah.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Le mérite des 10 premiers jours de Dhul-Hijja
(12ème mois du calendrier musulman, le mois du Pèlerinage)
Allah dit: « Par l'Aube, et par les dix nuits. » [l’Aube, v. 1 et 2]
Ibn Kathîr - qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit : « Cela fait référence aux 10 (premiers) jours de Dhul-Hijja.»
Allah a dit aussi : « … Et pour invoquer le nom d’Allah aux jours fixés… » [Le Pèlerinage, v. 28]
Ibn ‘Abbâs a dit à propos de l’explication de ce verset : « Ce sont les dix jours [de Dhul-Hijja]. »
Ibn 'Abbâs a dit aussi : « Le Prophètea dit : « Il n’y a pas d’œuvres meilleures que celles faites en ces 10 jours. » Les Compagnons dirent : « Même pas le Jihâd ? » Il dit : « Même pas le Jihâd, sauf un homme qui sortirait risquant sa vie et ses biens et qui ne reviendrait avec rien (càd. qu’il y perdrait sa vie et sa fortune). » Rapporté par Al-Bukhârî.
Ce qui est recommandé de faire pendant ces 10 jours
Il est recommandé de faire des efforts dans les actes d’adoration comme la prière, le rappel d’Allah, les contacts avec la famille, les aumônes, le fait de recommander le bien et d’interdire le mal, selon ses possibilités.
Il existe des textes qui donnent des précisions sur des actes à faire en particulier :
1- Prononcer les formules de rappel : Dire « Allâhu Akbar » (Takbîr), « Lâ Ilâha Illallâh » (Tahlîl), « Al-Hamdu Lilâh» (Tahmîd), car selon le hadith d’Ibn ’Umar - qu’Allah l’agrée - le Prophète a dit : « Il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah - exalté soit-Il - et au cours desquels les oeuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours. Donc, dans cette période, répétez les formules « Allâhu Akbar », « Lâ Ilâha Illa'llâh », « Al-Hamdu Lilâh ». » Rapporté par At-Tabarânî dans son Mu’jam ul-Kabîr.
L’imam Al-Bukhârî - qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit : « Ibn ‘Umar et Abû Hurayra - qu’Allah les agrée- allaient au marché pendant les 10 jours et ils répétaient « Allâhu Akbar » et les gens répétaient derrière eux." (chacun pour soi, car il n’existe aucune preuve qui prouve qu’il faut dire cette formule en groupe, d’une seule voix).
Une formule acceptée est :
« Allâhu Akbar, Allâhu Akbar, Lâ Ilâha Illa'Llâh...
Allâhu Akbar, Allâhu Akbar, Wa Lilâhil-Hamd. »
Et Ibn ‘Umar répétait le Takbîr à Mina pendant ces 10 jours, après les prières, au moment de se coucher, dans sa tente, dans ses assemblées et lors de ses promenades. Il est recommandé de dire le Takbîr à haute voix, selon ce qu’ont fait ‘Umar, son fils et Abû Hurayra.
2- Le jeûne : certaines femmes du Prophète - salut et prière d’Allah sur lui - rapportent : « Le Prophète - jeûnait les 9 (premiers) jours de Dhul-Hijja, le jour d’Achoura, et trois jours par mois. » Rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nassâ’î.
3- Le jeûne du jour d’Arafat (9ème jour de Dhul-Hijja): jeûner ce jour est une Sunna confirmée pour celui qui n’effectue pas le pèlerinage, selon le hadith du Prophète : « J’espère la récompense d’Allah que ce jeûne efface tes péchés de l’année écoulée et ceux de l’année à venir. » Rapporté par Muslim.
4- Le Hajj et la ‘Umra : Abû Hurayra rapporte du Prophète qu’il a dit :
« Accomplir la ‘Umra efface les péchés entre cette ‘Umra et la dernière, et un Hajj accepté (d’Allah) n’a d’autre récompense que le paradis. » Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
Durant ces 10 premiers jours, on retient en particulier le 9ème jour qui est appelé : Le jour de ‘Arafa. C’est en ce 9ème jour qu’Allah rendit la religion complète.
Particularités qui montrent l’importance des 10 premiers jours de Dhoul-hijja :
- Allah a juré par ces jours et ce pour nous montrer leur valeur.
- Ce sont les jours les plus importants pour Allah et ceux où les œuvres sont les plus aimés de Lui.
- C’est durant ces jours qu’on retrouve : le jour de ‘Arafa, le jour du sacrifice, le jour de l’Aïd, l’accomplissement du pèlerinage.
- C’est seulement durant ces jours que les 5 piliers de l’Islam sont réunis dans leur ensemble.
Quelques recommandations pour profiter pleinement des 10 premiers jours de Dhoul-hijja :
Jeûne les 9 jours, repens-toi de tes péchés, multiplie les bonnes actions en faisant le bien autour de toi, Comporte-toi convenablement avec tes parents ainsi que ta famille mais aussi avec tes voisins, visite les.Rends-toi auprès des malades, aide les faibles et ceux qui sont dans le besoin.
Ordonne le bien et interdis le mal avec sagesse et selon tes possibilités.
Multiplie les prières ainsi que les aumônes, lis beaucoup de Coran et fais énormément de dhikr(évocations d’Allah).. Pense à réconcilier les personnes, répands et rends le Salam, dis de bonnes paroles, souris aux gens , parraine un orphelin(30 à 50 €) et enfin, invoque abondamment ton Seigneur.
Si tu n’es pas capable de faire du bien, efforce-toi alors de ne pas accomplir le mal. Evite la médisance, le mensonge, les insultes, etc ; ainsi tu retiendras ta langue à faire des péchés mais aussi à t’éduquer pour les jours suivants. Surtout ne pas oublier de jeûner le jour de ‘Arafa
Abou Qatada -qu’Allah soit satisfait de lui- a dit : « On interrogea le Messager d'Allah sur le jeûne du jour de 'Arafa
. Il dit : « Il fait absoudre les péchés de l'an passé et de l'année en cours». {Rapporté par
Mouslim}
Quelques règles se rapportant au sacrifice
C’est une Sunna confirmé et il est détestable de la délaisser si l’on a les moyens de la faire, selon le hadith d’Anas - qu’Allah l’agrée - que le Prophète a sacrifié deux béliers cornus de couleur grisâtre ; il les égorgea lui-même en disant : « Bismillâh Wallâhu Akbar. »
Si une personne a l’intention de sacrifier et qu’il rentre dans les 10 premiers jours de Dhul-Hijja, il lui est interdit de se couper les cheveux, les ongles et la peau jusqu’à ce qu’il sacrifie sa bête, car, selon Um Salama, le Prophète a dit : « Lorsque vous entrez dans les 10 jours (de Dhul-Hijja) et que l’un d’entre vous veut sacrifier une bête, qu’il s’abstienne de se couper les cheveux et les ongles. »
Que faut-il sacrifier ?
La bête à sacrifier doit être soit un chameau ou une vache (à partager entre plusieurs personnes) soit un ovin selon la parole d’Allah : « Pour qu’ils rappellent le nom d’Allah sur ce qu’Il leur a octroyés des bêtes de troupeaux. » [Le Pèlerinage, v. 34]
La condition pour que la bête soit bonne à sacrifier est qu’elle soit exempte de défauts apparents, selon la parole du Prophète - : « Quatre (défauts) font que le sacrifice n’est pas accepté : la bête borgne de manière apparente, la bête visiblement malade, la bête boiteuse de manière évidente et la bête maigre que l’on ne peut récupérer. » Rapporté par At-Tirmidhî.
Le moment propice pour égorger la bête
Le moment propice débute après la prière de l’Eid, selon le hadith du Prophète : «Celui qui égorge avant la prière a sacrifié pour lui-même, et celui qui égorge après la prière a parfait son sacrifice et a accompli la Sunna des musulmans. » Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
Il est Sunna pour qui sait égorger, d’égorger sa bête soi-même en disant : « Bismillah wallâhu Akbar, ô Seigneur, ceci est de la part d’untel » (et il se nomme lui-même ou la personne qui lui a recommandé d’offrir ce sacrifice) car le Prophète a égorgé un bélier en disant : « Bismillah wallâhu Akbar, ô Seigneur, ceci est de ma part et de la part de tous ceux de ma communauté qui n’ont pas sacrifié. » Rapporté par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî.
Il est recommandé à celui qui ne sait pas sacrifier de tout de même assister.
La répartition (de la viande) du sacrifice
Il est Sunna pour la personne qui sacrifie de manger une partie de la viande de la bête sacrifiée (et la première chose dont le Prophète mangeait le jour de l’Eid était le foie du mouton), d’en distribuer aux proches de la famille et aux voisins, et d’en faire aumône d’une partie aux pauvres.
Allah dit : « Mangez-en et donnez-en à manger aux misérables, les pauvres... » [Le Pèlerinage, v. 28]
Certains Pieux Prédécesseurs (Salaf) aimaient à partager la viande en trois : un tiers pour eux-mêmes, un tiers en cadeau et un tiers en aumône pour les pauvres. Et on ne donne pas à la personne qui a abattu la bête de cette viande comme salaire pour son travail.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Références :1- Abdelaziz BENABDELLEH, « Clartés sur l’Islam », imprimerie Najah Eljadida , Casablanca.199
Le mois du ramadhan le mois des bienfaits
" le mois de Ramadān au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants!"Al baqarah (185)
Il y a trop de bienfaits dans le mois du jeûne pour les énumérer tous. Celui qui les reconnaît et réalise leur importance souhaite que le mois de Ramadhan soit étendu à l’année entière. Ces bienfaits sont un don d’Allah aux musulmans qui jeûnent, qui doivent le faire de toute leur foi et emplis d’espoir.
Ces bienfaits et bénédictions de Ramadhan ont été plus bas regroupés et résumés en plusieurs catégories, sans commentaires. Ce travail a pour source le Coran et la Sounna, il ne représente qu’une liste partielle des bienfaits et bénédictions du mois de Ramadhan.
1. Taqwa (crainte d’Allah)
Ce concept recouvre les descriptions complémentaires suivantes :
- crainte d’Allah- pratique des révélations d’Allah-respect de la sounna- se préparer à quitter ce monde pour l’au-delà- autodiscipline- contrôle de soi- autorestriction- autoéducation- auto-évaluation
En acceptant ces critères et en les pratiquant, le musulman réalisera le concept de Taqwa dans sa vie privée et publique
2. Protection
- éviter l’immoralité- éviter de provoquer un scandale ou l’indignation d’autrui- éviter la stupidité- éviter les interdits, les choses déconseillées, les ambigüités…
En cultivant ces bonnes manières, un musulman sortira du jeûne comme un homme meilleur au sein de la société
3. Révélation du Coran
Le Coran a été révélé au cours du mois de Ramadhan. Il est :
- un guide pour l’humanité- un moyen de distinguer le bien du mal- la somme, la purification, la culmination et l’abrogation de toutes les révélations précédentes- une source de joie pour les croyants- un guérisseur- une miséricorde
4. Les portes du Paradis sont ouvertes
-les musulmans aspirent à faire plus de bien-Le mal se réduit-le bien se propage et se ressent-la spiritualité se perçoit partout
5. Les portes de l’Enfer sont fermées
6. Les diables sont enchaînés
-la prière est belle-la concentration dans l’adoration est plus forte-les disputes sont réduites-la fraternité est accentuée
7. Jeûner avec l’Iman (la foi) et l’espoir : de telles intentions conduisent au Pardon d’Allah pour les péchés
-la foi augmente-l’espoir d’une belle récompense est ressenti
8. La porte de Rayyan
Il y a au Paradis une porte nommée Ar-Rayyan, réservée aux musulmans ayant bien observé le jeûne de Ramadhan, qui sont les seuls à jouir des délices du Paradis à cet endroit.
9. Joies :
Il y a deux types de joies pour les musulmans pratiquant le jeûne :
- à la rupture du jeûne- lors de la rencontre avec Allah
10. L’haleine :
L’odeur s’exhalant de la bouche des musulmans ayant observé le jeûne est meilleur auprès d’Allah que l’odeur du musc
11. L’effet de deux ramadans consécutifs :
Celui qui pratique deux années consécutives le jeûne de Ramadhan avec une bonne intention recevra le pardon pour ses fautes commises durant l’année.
12. Démultiplication des récompenses :
La récompense pour un bien accompli est multipliée par 10, 70, 700 ou plus pendant le mois de Ramadhan
13. Nourrir les autres :
Quiconque invite des jeûneurs pour la rupture du jeûne, et quiconque prend soin des nécessiteux pendant les dix derniers jours de Ramadhan recevra la même récompense que ces jeûneurs eux-mêmes.
14. Les jeûneurs sont dans le bien lorsqu’ils :
- hâtent l’Iftar (repas de la rupture du jeûne)- prennent le Souhour (repas juste avant l’aube) au dernier moment
15. Les bénédictions de Souhour (repas juste avant l’aurore) :
- prières de nuit- dhikr, se souvenir d’Allah, contemplations, méditations- récitation du Coran- nourriture du Souhour- prière de Fajr à l’heure et à la mosquée- invocations de Fajr- une journée bien commencée-la baraka de se réveiller tôt
16. Prières de Tarawih (prières nocturnes et volontaires de ramadan) :
Celui qui accomplit les prières de Tarawih avec sincérité et une bonne intention recevra pour récompense le pardon de ses fautes passées.
17. intercession pour le pardon des péchés
18. Ihya‘ (veiller la nuit durant en adoration)
Quand un musulman fait cet effort, il obtiendra des récompenses, le pardon de ses fautes et la multiplication des bénédictions.
19. Itikaf (retraite spirituelle)
Le musulman accomplissant l’Itikaf pendant les dix derniers jours de Ramadhan recevra :
- des bénédictions- la paix de l’esprit- la contemplation et la concentration dans l’adoration- récompenses du suivi du prophète- augmenté sa science- l’amour de la mosquée- toutes les prières à l’heure et en commun- continuellement en prière- oubli des soucis de la vie- remède à la paresse- fraternité accentuée
20. Laylat-ul-Qadr (la nuit de la valeur)
Quiconque l’observe avec sincérité et une bonne intention obtiendra les bienfaits suivants :
- le pardon des péchés- cette nuit est meilleur que 1000 mois- invocations multiples- rappel d’Allah- prières en commun et nombreuses- lecture du Coran- récompenses- bénédictions- il deviendra un être meilleur
Générosité, gentillesse, hospitalité, visites, etc.
Tout ceci et bien d’autres choses font partie des bienfaits de Ramadhan
22. Zaqatoul-Fitr (aumône pendant le jeûne)
Les bienfaits de payer une telle aumône aux nécessiteux sont énormes, et parmi eux :
- pureté de l’âme- nourrir les gens dans le besoin- partager la joie- améliorer les relations humaines- améliorer la société-fraternité-remède à l’avarice
23. Zakat (aumône légale obligatoire)
Il y a de nombreux bienfaits à payer la Zakat, et parmi ceux-ci :
- pureté de l’âme- augmentation de la richesse- amélioration de l’économie- circulation des richesses- élimination de l’inflation- élimination de la pauvreté
24. Le jeûne et la santé :
- purification du corps des toxines- réduction du poids- pureté du cerveau- régénération du corps et du sang- qualité de vie plus grande
25. Changement du style de vie
En vivant selon un autre rythme de vie, on se débarrasse de la monotonie de la vie et de fait on l‘apprécie davantage.
26. Partager la faim, la soif et les rituels avec d’autres au sein de la communauté.
27. Eid-ul-Fitr (fête du jour suivant la fin de Ramadhan)
Partage de la joie et visites réciproques au sein de la communauté.
28. Les dou’as après Iftar (repas de la rupture du jeûne) sont acceptées par Allah.
29. Umrah pendant Ramadhan :
Visiter La Mecque pendant Ramadhan :
- équivaut à un Hajj (pèlerinage) compagnie du Prophète - augmente la foi-récompenses des prières accrues…
30. Succès pendant Ramadhan :
Les musulmans au cours de leur histoire ont reçu de nombreux bienfaits pendant le mois du jeûne, parmi lesquels les victoires suivantes :
- la bataille de Badr- la bataille de Khandaq- la prise de La Mecque- la bataille de Tabuk- Salaheddin libéra Jérusalem des croisé
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
L'importance de Zakat al-fitr
Dieu a dit : “Les aumônes sont destinées : aux pauvres et aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de les recueillir et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à rallier, au rachat des captifs, à ceux qui sont chargés de dettes, à la lutte dans le chemin de Dieu et au voyageur. Tel est l'ordre de Dieu. Dieu sait et il est juste." S 9, V 60.
Il y a donc huit catégories de personnes/objets ayant droit à la zakât” .
L’institution de zakât al-fitr, ou aumône-impôt purificatrice de la rupture du jeûne, est une institution socio-religieuse aussi ancienne que celle du jeûne du mois de ramadân (an II de l'Hégire), dont, au demeurant, elle est partie intégrante.
Abd Allâh ibn 'Abbâs a dit: « Zakât al-fitr a été prescrite pour purifier le jeûneur de ce qu'il aura pu proférer comme paroles vaines (laghw) ei propos vilains (rafath), et pour permettre aux pauvres d'avoir quelque chose à manger. Pour qui s'en acquitte avant la prière [de l'Aïd], elle sera une aumône purificatrice agréée par Dieu, et pour qui s'en acquitte après la prière, elle sera une aumône comme toutes les autres aumônes » (rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Madjah).
Zakât Al-Fitr permet ainsi aux nécessiteux de passer la fête dans la joie et la paix en leur épargnant de tendre la main ce jour-là. Cet acte de solidarité et de charité assure qu’aucun membre de la communauté ne soit exclu du plaisir des festivités communautaires. LaZakat fait partie de la tradition islamique de générosité et doit nous rappeler de continuer à cultiver la compassion, la générosité et le respect les uns envers les autres quelque soit notre position sociale.
Les hadîths rapportés sur ce thème ont évoqué différents types de provisions de bouche (aqwât) que l'on donne pour s’acquitter de cette zakâh particulière. à savoir : dattes, orge, fromage, raisins secs, aqit (espèce de pâte de fromage cuite conservable), figues sèches, d'après l'idjtihâd des fuqahâ' mâlikites d'Afrique du Nord et d'Andalousie, etc., à raison d'un sâ' (mesure équivalant à 2,5 kg ou, suivant une autre estimation de la métrologie musulmane légale, un peu moins de 2 kg), que le musulman adulte est tenu de fournir pour lui-même, pour sa femme, pour chacun de ses enfants mineurs (y compris le nouveau-né qui vient au monde avant l'aube du jour de l'Aïd), pour toutes les personnes dont il a la charge (père, mère, domesticité, etc.). Les fuqahâ' s'accordenl sur le caractère obligatoire de cette petite aumône-impôt et affirment que celui qui ne s'en acquitte pas, alors qu'il en possède les rnoyens, se charge d'un péché et en demeure redevable durant toute sa vie.
Pour ce qui se rapporte aux temps et délais de son acquittement, il est, d'après la Tradition (voir hadîth d'lbn 'Abbâs cité plus haut), préférable de payer la zakât al-fitr avant d'aller accomplir la prière de l'Aid—chose qui était aisément faisable du temps du Prophète, parce que les gens se connaissaient bien entre eux et pouvaient de ce fait identifier les pauvres et les nécessiteux du corps social de la communauté musulmane—mais cela n’est point toujours simple de nos jours, pas plus que cela ne le fut d’ailleurs assez tôt dès que la cité musulmane prlt des proportions et adopta des structures très différentes et beaucoup plus complexes que celles de Médine et de toute la péninsule Arabique à l'ère de la Révélation et du califat primitif orthodoxe. Considérant ce genre de difficultés, les fuqahâ' ont donc permis aux gens de s'en acquitter de manière plus libérale pour ce qui concerne le temps de remise aux bénéficiaires: un ou deux jours avant la fin de ramadân, suivant certains avis, à la mi-ramadân, voire dès le début du mois, suivant d'autres, et l'on signalera qu'il s'en est même trouvé parmi les savants qui autorisaient de le faire avant ramadân ! Tout cela, bien sûr, en réponse aux contraintes d'ordre divers qui pourraient empêcher l’ndividu musulman de s'acquitter de cette aumône. Comme à son habitude, ce haut principe de l'islâm qu'est l'idjtihâd, ou effort de réflexion personnelle, a tenu à s'attacher ici à ce que l’essentiel, I'objectif (maqsad) social et religieux ait largement le pas sur les détails formalitaires et accessoires, ce qui, bien entendu, n'est pas pour plaire à une certaine catégorie de pseudo-salafistes aux esprits durs, bornés et tout à fait dénués de la vraie et saine culture de l'islâm, qui témoigne du dynamisme théologique puissant et éclairé de la foi et de la pratique musulmanes authentiques.
D'autre part, il n'y a absolument aucun mal — cela est même parfois préférable !— à s'acquitter de la zakât al-fitr en une valeur d'argent au moins équivalente à la quantité de nourriture due, comme cela est le moyen le plus pratique et le plus aisé dans les villes et agglomérations urbaines modernes, pour des raisons de commodités, de bon sens religieux, économique et social, car, comme le souligne un grand savant religieux égyptien moderne, « I'essentiel étant de fournir un plus à l'ordinaire des pauvres de la société musulmane ». L'on imagine mal, bien sûr, la mobilisation, à travers tout un pays comme I’Algérie, I'Egypte, le Maroc ou le Nigeria, par exemple. d'une quantité de céréales (si l'on s'attache à la lettre des traditions rapportées, celles-ci doivent être procurées à l’état brut et non pas en farine ou en semoule !!!) ou d’autres denrées, traditionnellement attestées pour et usage, équivalant à un sâ — disons 1,8 kg, comme le fixe officiellement le ministère algérien des Affaires religieuses — de blé, d’orge, de maïs (il y a là aussi extension par assimilation de la liste des denrées, donc dérogation à la lettre !) à multiplier par le nombre de 27 millions d’habitants, voire plus, qui représente la démographie de l'Algérie et qui devrait alors donner quelque chose comme cinquante-quatre mille (54 000) tonnes desdites denrées alimentaires !
Pour mémoire, signalons ici que lorsque les fuqahâ' surent qu'au Maghrib et en Andalousie, les figues étaient séchées et emmagasinées comme provisions de bouche, suivant un procédé millénaire des autochtones berbères, siciliens et autres, ils n'hésitèrent pas à les inclure dans les catégories des produits agricoles soumis à la zakat des biens et, partant, les comptèrent dans la liste des denrées qui pouvaient servir pour payer la zakât al-fitr, dont le sujet nous occupe spécifiquement ici .
Une attitude pareille est fort judicieuse, équitable et de la plus haute intelligence. L'inverse relève de la plus pure et plus flamboyante bêtise, qualité idiosyncrasique dont s'honore avec la plus grande emphase le malheureux bétail des grossiers littéralistes qui accordent énormément plus d'intérêt à l'ombre qu'à la proie elle-même. Si demain les peuples nordiques vivant essentiellement de poissons conservés embrassaient l'islâm et se soumettaient à ses obligations théologiques et rituelles, dont le jeûne de ramadân; ils paieraient leur zâkat al-fitr en poisson ou en espèces, suivant les possiblités de chacun, car « Dieu n'impose à chaque âme que ce dont elle est capable » (sourate II v 28). Cela dit, il faut enfin noter que les bénéficiaires de cette aumône sont, par ordre de préférence, les pauvres parmi les parents, les voisins les plus proches, et ainsi de suite. Dieu reste Le plus savant.
En vous laissant sous la protection de Dieu, nous vous exhortons à méditer ce verset de la sourate Al-an’âm : " Dis : certes ma prière, mes actes d’adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n’a point d’associé."
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
Le comportement à adopter le jour de L’Aïd
Tout au long de ce mois, vous vous êtes engagés à prier, jeûner, venir en aide aux plus nécessiteux et fortifier les rapports de parenté et d’amitié. Dieu ne manquera pas de récompenser ces efforts Pendant ramadhan, il nous est demandé de nous priver de manger, de boire comme de répondre à nos instincts, pour renouer avec notre être, notre cœur et le sens de notre vie. Jeûner nécessite de vivre l’expérience de la sincérité, de l’observation de ses manques, de ses contradictions, et de ses démissions. Ne plus se cacher, ne pas se mentir et concentrer ses efforts sur la quête de soi, du sens et des priorités de la vie. Au-delà de la nourriture, jeûner exige de se prendre en charge, de reconnaître ses limites, avec humilité et d’exiger de soi une réforme, avec ambition.
Allah,dit: «Prenez des provisions et certes la meilleure des provisions, c’est la piété.Et faites preuve de piété à Mon égard, ô vous qui êtes dotés de raison.»
il n’y a pas si longtemps nous accueillions ce mois béni. Et nous voici au jour de l’aid. Ô combien est rapide le passage des nuits et des jours ! Bonheur à celui qui a profité de Ramadan pour obéir à Allah, , et qui a réuni entre le bien du jeûne et le bien de la récitation du Qour’an. à la fin de Ramadan nous faisons une halte pour tirer de la rapidité du passage des nuits et des jours, des leçons de morale et des exhortations.
La personne intelligente tire à partir de cela une leçon qui est la rapidité du passage de la vie. Elle remplit alors chaque instant qui passe par un bien en guise d’obéissance à son Seigneur pour recherche Son agrément, avant que ne vienne l’échéance de la vie. At-Tirmidhiyy a rapporté que le Messager de Allah a dit : «L’intelligent est celui qui se rend des comptes à soi-même et qui œuvre pour ce qui vient après la mort. Quant au stupide, il est celui qui suit les passions de son âme tout en espérant de Dieu.»
Ce bas monde passe rapidement comme Ramadan est passer.
Vous que Allah a honorés par l’élan vers les actes d’obéissance, il convient de persévérer les bénéfices de ce mois béni et pour ce qui vient après. Le musulman a pour ordre d’obéir à son Seigneur à chaque instant jusqu’à ce qu’il arrive auJugement de son Seigneur sur cet état-là. À ce sujet, Allah dit : « Persévère sur l’adoration de ton Seigneur jusqu’à ce que vienne à toi la mort. »
Aussi, le Messager de Allah a dit : «Les actes que Allah agrée le plus sont ceux sur lesquels la personne persévère, même s’ils ne sont pas nombreux.»
Et parmi ce qui fait partie de la persévérance dans l’obéissance, il y a le jeûne des six jours de Chawwal, en raison du grand mérite que cela comporte. En effet, annabi a dit : «Celui qui jeûne le mois de Ramadan et fait suivre ce jeûne par six jours durant Chawwal, il sera comme celui qui a jeûné toute l’année. »
Donc, persévérez sur ce dont vous avez pris l’habitude de faire durant le mois de Ramadan, à savoir l’accomplissement des prières dans leurs temps en assemblée dans les Mosquées. d’assister aux assemblées de science, avoir un bon comportement avec les gens, d’être patient avec eux. Il en est de même entretenir les relations avec les proches parents, de partager la nourriture, de passer le salam, de persévérer sur le qiyam et de rester droits dans l’obéissance à votre Seigneur.
La finalité du jeûne réside dans la piété (taqwaa). Il fut demandé au calife Ali la signification de la piété. Il donna la réponse suivante : « la piété, c'est le fait de craindre Allah, de respecter les prescriptions coraniques, de se satisfaire de peu et de se préparer pour le jour du voyage sans retour ».
Saluez ce mois en sa fin de la même manière que vous l’avez accueilli : avec lesinvocations d’obéissance et avec l’adoration. Demandez à Allah à ce qu’Il agrée votre jeûne ainsi que vos prières surérogatoires de nuit et à ce qu’Il vous affranchisse du feu de l’enfer. Aussi, demandez-Lui de vous accorder de larges subsistances, une bénédiction dans vos enfants et de vous accorder une grâce continue en ce qui concerne la sécurité et la Foi.
Le Prophète a dit : « Toute nation a ses festivités et voici les vôtres. »
LeMessager d'Allaha dit : « A l'occasion du jour de la fête, les anges se placent aux portes des routes et lancent cet appel : Ô croyants ! Allez vers votre Seigneur le Généreux, Celui qui vous gratifie et ensuite vous récompense ; Il vous a prescrit la prière nocturne, et vous avez prié durant le mois de Ramadan ; Il vous a prescrit le jeûne et vous avez jeûné ; vous Lui avez obéi, alors recevez votre récompense. A la fin de la prière, cet appel sera lancé : « Votre Seigneur vous a accordé Son pardon, retournez sereinement à vos occupations car c'est aujourd'hui le jour de la récompense. Et il est considéré au Ciel comme le jour de la récompense ».
Il est très important de souhaiter à chacun une joyeuse fête et de montrer une véritable fraternité islamique en se serrant la main, en s’embrassant, et en prononçant l’invocation : « Taqqabala allâhu minnâ wa minkum, Qu’Allâh agrée notre jeûne et le vôtre ».
Il est aussi bon de se rendre visite mutuellement et d’échanger des cadeaux. Le Prophète dit à cet effet : « Échangez des cadeaux afin de cultiver l’amour entre vous ».
Se souvenir que le véritable esprit de la Fête se reflète dans notre extrême générosité envers les pauvres et les nécessiteux. Ainsi, soyons aussi charitables que possible.
Demander incessament pardon à Dieu (istighfâr), et prier qu’Allâh accepte notre jeûne, nos prières et nos dévotions, et qu’Il accorde à la communauté musulmane la gloire et le succès.
Bien sur, l’Aïd al-Fitr est une occasion de passer des bons moments en famille et entre amis. N’oubliez pas nos frères et sœurs reconvertis qui n’ont pas de famille musulmane. N’hésitez pas à les inviter à vos repas.
En conclusion : n'oublie pas, de veiller à faire de bonnes actions et des œuvres pieuses : Entretenir les liens de sang, visiter la famille, éviter les querelles, la jalousie et la haine, purifier les cœur de tout mauvais sentiment, avoir pitié des pauvres, des gens miséreux, et des orphelins en leur tendant la main et en faisant rentrer la gaieté dans leurs cœurs.
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !
L'islam n’est pas seulement un ensemble de croyances et de pratiques cultuelles, c’est aussi une morale et des relations humaines.
Le prophète a vivement insisté sur l’amour vis-à vis de son prochain. Il savait qu’une nation dépourvue de fraternité, d’amour et d'union est une nation déstabilisée, car Allah vient à l’aide du serviteur aussi longtemps qu’il aide son frère et Allah aime son serviteur aussi longtemps qu’il aime son frère.
Dans un Hadith rapporté par Mouslim, le prophète a dit: "Un homme était allé rendre visite à un frère dans un village voisin, en chemin Allah envoya un ange (sous forme humaine) à cet homme.
- L'ange dit: «Où vas-tu ?»
- L’homme répondit: «Je vais rendre visite à un frère dans ce village».
- L’ange lui demanda: «Y vas-tu pour lui demander un service ? ».
- L’homme dit: «Je vais le voir car je l’aime en Allah ».
- L’ange lui dit: «Alors, je t'informe que je suis un ange d’Allah, et je t’annonce qu’Allah t’aime comme tu as aimé ton frère» ".
Durant ses trente dernières années, le nombre de musulmans n'a cessé de croître, et on peut dire aujourd’hui qu’une personne sur quatre, voir cinq est de confession musulmane, l’Islam va continuer d'augmenter et elle deviendra Incha Allah la religion la plus répandue dans le monde. La raison de cet essor n'est pas seulement due à l'augmentation des personnes qui se tourne vers cette belle religion, mais une des forces de l'islam est de transformer quelqu'un de mauvais en quelqu'un de bon envers son frère, ce qui va créer l’amour, la fraternité et l’union dans cette société de « chacun pour sois » dans laquelle nous vivons aujourd’hui, jusqu’à ce qu'il fasse aimer pour eux se qu'il aime pour lui.
Le prophète à dit : "Nul ne sera véritablement croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même". (Boukhâri, Mouslim)
Malheureusement, de plus en plus nombreux sont ceux qui se plaignent de voir augmenter les divergences et tiraillement au sein de la communauté musulmane .Même les non-Musulmans le constatent .
Quelle est la cause de cette situation ?
La question est essentielle, car si l’on connaît la cause d’une souffrance comme pour toute maladie, on peut en déterminer le remède, et cette maladie n’est autre que le manque de fraternité dans la communauté.
La fraternité en Islam est un lien sacré, lien qui n’est pas fondé en vertu d’une appartenance à un même parti, à un même pays, ville ou parce que l’on partage des intérêts matériels en commun.
Toutes les différences pouvant exister entre les croyants (fortune, noblesse, pouvoir, etc.) sont abolies par le lien indissoluble de la fraternité religieuse. Le meilleur, le plus noble, le plus méritant sera celui qui aura plus de crainte révérencielle (taqwâ) vis-à-vis d’Allah.
Donc qui dit Taqwâ demande plus de respect, et plus d’égards pour ses frères et sœurs en Islam.
Peu importe leur race, leur langue, et la terre qu’ils habitent.
Aux Arabes fraîchement convertis à l’Islam qui ne pouvaient accepter qu’esclaves affranchis et gens de conditions humble puissent être leurs égaux et leurs frères, Allah déclara : {O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons constitués en peuples et en tribus, pour que vous vous connaissiez. En vérité, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est celui de vous qui est le plus pieux} (V : 49, S : 13).
Allah dit: {Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde. }. (V : 10, S : 49)
Allah ne se limite pas à affirmer l'importance de la fraternité islamique en l'érigeant en slogan mais il l'entoure de commandements et d'interdits qui en font une réalité concrète entre les individus de la société Musulmane.
La fraternité est un fondement essentiel de l’édification de notre communauté.
Le Prophète a dit : »(Le lien qui unit) le croyant à l'autre croyant est comparable (à celui qui existe entre) les pierres d'un édifice; elles se maintiennent les unes par les autres." En disant cela, le Prophète croisa les doigts. (Boukhâri et Mouslim)
Nor'man Ibné Bachîr (Radhi Allah 'Anhou) rapporte que le Prophète Mohammad a dit : "Les musulmans, dans l'amour, l'affection et la miséricorde qu'ils se portent, sont comparables à un seul corps. Lorsqu'un membre est affecté, c'est l'ensemble du corps qui ressent la douleur et s'enfièvre."
(Boukhâri et Mouslim)
S’aimant pour l’amour d’Allah et de Son Prophète, les croyants forment un même édifice, un même corps. Qu’une joie ou une peine atteigne un seul d’entre eux, et les voilà qui s’en ressentent. Le Prophète les a comparés au corps humain. Si une seule partie de ce dernier est malade, c’est tous le corps qui le ressent.
Le messager d’Allah nous a enseigné l’amitié, et il nous a apprit comment s’aimer pour Allah, grâce à des bons comportements comme être souriant, la gentillesse et la bonne humeur, Tous ceux-là sont exprimés par les sentiments d’amour du cœur.
Le prophète a dit: "Sourire à son frère est une aumône".
Une relation réussie se construit avec des gens qui savent partager et respecter l'autre pour ce qu'il est et non pas pour ce que nous, nous voulons qu'il soit car personne n'est parfait, et croyez moi, c’est ce respect qu’on aura vis-à-vis de l’autre qui permettra a cette personne de changer pour le mieux et de nous aimer.
Le Prophéte a dit : "Ne vous jalousez pas, n'enchérissez pas les uns sur les autres, ne vous haïssez pas, n'agissez pas avec perversité les uns à l'égard des autres, ne concluez pas d'achats au détriment les uns des autres. Soyez, ô serviteurs de Dieu, tous frères. Le musulman est frère du musulman, il ne l'opprime pas, ni ne l'abandonne et il ne lui ment pas, ne le méprise. La crainte de Dieu se trouve ici.". Il montra trois fois sa poitrine et ajouta : "Le pire de l'iniquité est que le musulman méprise son frère musulman. Tout ce qui appartient au musulman est interdit au musulman : son sang, son bien et son honneur.". (Mouslim)
Une des premières actions qui va créer cette fraternité, ce Mohabat, est le fait de commencer à faire Salâm à son frère alors que cela est devenu quelque chose de banal et de très rare dans la société.
Abou Houraîra (Radhi Allah 'Anhou) rapporte que: «Le Messager d’Allah a dit :
« Vous n’entrerez pas au paradis avant de croire et vous ne croirez pas vraiment aussi longtemps que vous ne vous aimerez pas réellement. Voulez-vous que je vous indique une chose qui vous permettrait de vous aimer sincèrement ? Propagez le Salâm.» (Tirmîzi)
Le couronnement et la finalité de cette fraternité, c’est l’Amour en Allah (Al-Houbb fîl-lâh), car le vrai croyant aime et déteste pour Allah.
La fraternité islamique se fonde donc en Allah, car c’est Allah seul qui a le pouvoir d’unir les cœurs des croyants. En d’autres termes (et il est important de le souligner) que notre amour les uns pour les autres découle de notre amour vis-à-vis d’Allah.
Cela signifie que la fidélité des hommes les uns aux autres, découle de leur fidélité à Allah.
Que notre sincérité les uns vis-à-vis des autres découle de notre sincérité vis-à-vis d’Allah.
Par conséquent, on peut déduire de ce qui vient d’être dit que la faiblesse de nos liens, nos différends, nos disputes, l’absence de cet amour, sont la conséquence et le résultat de la mauvaise relation que nous avons avec Allah, du fait de notre comportement qui entraîne Sa colère, de nos transgressions et de nos péchés et du fait de faire passer nos intérêts et notre ego avant le Deen d’Allah.
Le Prophète à dit :
« Il y a trois choses qui, lorsqu’elles sont en l’homme, lui permettent de goûter la saveur de la foi:
- Que Dieu et son Messager soient plus aimés de lui que tout autre.
- Qu’il aime autrui et ne l’aime que pour Dieu.
- Et qu’il déteste revenir à l’incroyance, comme il détesterait être jeté dans le Feu. »
Ainsi, tout nous ramène à cette unique vérité, qui est aussi le remède essentiel : notre amour pour Allah doit passer avant notre amour de la vie, et de cette foi pleinement réalisée viendra cette fraternité vis-à-vis de nos frères et sœurs en Islam.
Écrit par Cheik Saumtally Mujahid
Qu'Allâh nous guide sur le droit chemin, le chemin tracé par Son Noble Messager, Ses Compagnons, et ceux qui les ont suivis, Allâhumma Âmîn.
Wa Allâhou A'lam !
Et Dieu est Plus Savant !